Si les Anciens avaient peur des morts, ils essayaient aussi de se les concilier ou plutôt de se concilier les forces qu'on leur attribuait. C'est ainsi qu'on les consultait, qu'on prenait leurs avis ou leurs ordres. Les morts, ainsi sollicités, ne faisaient que répondre au culte qu'on leur rendait ainsi qu'aux offrandes qu'on leur faisait. On a l'exemple d'Ulysse qui, au pays des Cimmériens, attire les morts, en leur faisant des offrandes. Mais il y a aussi l'exemple biblique de la magicienne d'Eyn-Dor qui, à la demande de Saül, fait monter les morts. Dans l'épisode, raconté à Samuel I, 28, 4-19 , Saül, pour ne pas être reconnu, s'était déguisé : il avait peur que la sorcière ne réponde à sa demande, parce que la loi mosaïque, punissait de mort les devins et la sorciers. Mais dès qu'il a formulé sa demande, la sorcière l'a reconnu. Saül doit la rassurer et lui garantir qu'il ne lui arrivera rien. Elle fait alors monter Samuel, un prophète d'Israël, qui proteste qu'on l'ai fait venir de l'au-delà. Puis Saül lui demande qu'elle sera l'issue de la guerre qui va l'opposer aux Philistins. Samuel va alors lui révéler que les armées de Saül seront vaincues. De telles pratiques n'étaient pas inconnues des anciennes populations maghrébines. Pomponius Mela dit que les Augilae, peuples de la région d'Awgila, dans l'actuelle Libye, consultaient les morts comme des oracles.