Fermeté n «Tant que je serai président de la République, il n'y aura pas de régularisation générale parce que la régularisation générale a partout été une catastrophe», a réaffirmé le Président français. Lors d'un discours devant les cadres de son parti, l'UMP, réunis hier, samedi, pour l'investiture de leurs têtes de liste aux élections régionales, M. Sarkozy a accusé l'opposition socialiste de faire sciemment le jeu de l'extrême droite en agitant le «chiffon rouge» d'une régularisation des immigrés sans papiers, à l'approche d'élections régionales en mars. «Lorsque je vois, qu'une personne pour qui j'ai du respect, qui est responsable d'une grande formation politique républicaine d'opposition, appelle à la régularisation massive des sans-papiers, est ce que vous croyez que je n'ai pas compris la manœuvre ?», a-t-il lancé. Il évoquait la dirigeante du PS, Martine Aubry, qui avait estimé la semaine dernière que son parti devait défendre l'idée d'une «large régularisation» des sans-papiers. «De la même façon que le Parti socialiste dans les années 1980 a exploité le Front national pour gagner les élections en affaiblissant la droite, il s'agit à trois mois des élections régionales d'agiter le chiffon rouge pour faire remonter le Front national», a ajouté Nicolas Sarkozy. La dirigeante du PS avait à son tour attaqué Nicolas Sarkozy il y a une semaine, déclarant devant un congrès des jeunes socialistes qu'il faisait «honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration». Le gouvernement de M. Sarkozy a lancé en octobre un grand débat sur l'«identité nationale», au centre duquel a clairement été placé le thème de l'immigration. Cette initiative a été largement perçue comme cherchant à endiguer la montée du parti d'extrême droite Front national à l'approche des élections, alors que la popularité de M. Sarkozy et de son gouvernement est en berne. Dans un communiqué, le Parti socialiste a rétorqué que «le président de la République est face à son échec économique, social et sécuritaire». «Quand on ne peut plus parler que d'identité nationale, d'immigration et de sécurité, quand on veut opposer les Français les uns aux autres alors que nous essayons de les unir sur la France qu'on aime, on n'a pas de leçon à recevoir», a déclaré le PS dans un communiqué. M. Sarkozy s'en est par ailleurs encore pris aux écologistes, qui avaient fait une percée aux élections européennes en juin dernier, les accusant d'être adeptes de la «stratégie invraisemblable de la décroissance».