L'anthropologue allemand, Carl Alfred Meier, qui a consacré un ouvrage à l'incubation dans la Grèce antique, a donné une description du rite. Ce rite était également pratiqué à Rome et dans l'empire romain, y compris au Maghreb. «Après certains rites purificateurs, des ablutions et des sacrifices préliminaires, le malade s'endormait sur son Kliné, dans l'abaton ou l'adyton, ce qui veut dire «le lieu réservé aux invités». Le malade admis, tout restait suspendu à l'attente du rêve qui survenait pendant son sommeil dans l'abyton. La question de savoir si le rêve convenait ou pas, était tranchée par le résultat car, si c'était le bon rêve, le malade se réveillait guéri. Apparemment, il était toujours guéri si, dans le rêve, il était visité par Esculape. Le dieu apparaissait soit comme l'homme barbu de son image cultuelle, soit comme un jeune garçon. Il pouvait aussi être accompagné de son épouse ou de sa fille, Hygéia, ou encore sous la forme d'un chien ou d'un serpent. Sous l'une de ces formes, il touchait la partie malade du corps du dormeur, puis disparaissait. Aux époques très anciennes, le malade semble incurable s'il n'était pas visité par esculape la première nuit. Pour ce qui est du Maghreb, on pense que certains monuments funéraires préislamiques ont comporté des aménagements, destinés à la pratique de l'incubation.