Résumé de la 4e partie n Alors que l'enquête piétine, le meurtrier de l'Europe-Express remet ça dans un autre pays. Comme la précédente victime, cette dernière avait des billets plein son portefeuille… De nouveau, il est question de hippies et de gens inquiétants dont personne n'a un souvenir bien précis. Les employés du train n'en savent pas plus que la première fois... Rentré à Linz, le commissaire Bruckmayer est plus découragé que jamais. On tourne en rond. L'assassin ne laisse qu'un seul indice : sa victime. Le reste s'est passé entre les parois métalliques d'un train qui traverse trois pays à cent trente kilomètres-heure... Pendant plusieurs mois, les policiers allemands et autrichiens unissent leurs efforts pour surveiller l'Europe-Express. Des agents en civil font le trajet dans les deux sens. Des contrôles sont effectués. Pourtant, les résultats sont tout aussi insignifiants que les précédents. On n'arrête que des délinquants sans importance. L'assassin, lui, est introuvable. Il a définitivement renoncé, ou alors il attend... Après six mois d'efforts, on est bien obligé d'arrêter la surveillance. Tout le monde, y compris le commissaire Bruckmayer, a fini peu à peu par oublier le double crime de l'Europe-Express. Aussi le commissaire reste-t-il muet de saisissement quand le 3 août 1977, un an après le second meurtre, son adjoint lui annonce, pénétrant une nouvelle fois en trombe dans son bureau : — Un appel d'Interpol. C'est l'Europe-Express. On a retrouvé un troisième corps en Yougoslavie, juste après la frontière autrichienne... Dans l'esprit de Bruckmayer, une sorte de cauchemar a surgi brusquement : tout recommence, et en Yougoslavie cette fois ! Jamais il ne s'est trouvé face à un cas semblable. C'est un paradoxe, un véritable défi au bon sens! Voilà trois meurtres qui ont eu lieu au même endroit, l'Europe-Express, peut-être dans le même compartiment, sur la même banquette, mais qui ont pourtant été commis dans trois pays différents et relèvent de trois juridictions différentes ! Décidément, il donnerait cher pour connaître le cerveau qui a mis au point un plan aussi élaboré. Le commissaire en est là de ses réflexions quand Belgrade appelle de nouveau. Cette fois, il se fait passer directement la communication. Au bout du fil, contrairement à toute attente, la voix du policier yougoslave est enjouée. — Un véritable miracle commissaire ! Cette fois, nous tenons l'assassin. Le jeune homme retrouvé sur la voie a eu une chance inouïe. Il n'est pas mortellement blessé comme nous l'avons cru tout d'abord. Il a des fractures multiples, il est fortement commotionné et a été drogué, mais il survivra. Dès que son état le permettra, nous l'interrogerons. Le commissaire Bruckmayer s'exprime posément malgré l'excitation qu'il ressent. — Si vous me permettez un conseil, annoncez à la presse que la victime est décédée. Il ne faut pas que l'assassin prenne peur et l'on doit à tout prix mettre hors d'état de nuire un criminel de cette envergure. Le policier yougoslave répond aimablement : — C'est bien ce que nous comptions faire. Dès que nous aurons du nouveau, nous vous tiendrons au courant. (à suivre...)