Résumé de la 3e partie n Après la fête des éphémères, le chêne éprouve un regain de vie et un bonheur qu'il veut partager avec les arbres et autres habitants de la forêt... Les sauterelles juchées sur les brins d'herbes jouaient leur petite musique, accompagnées par les grillons, le susurrement des abeilles et le faux bourdon des hannetons. Tout ce joyeux concert faisait une délicieuse harmonie. — Mais, dit le chêne, où est donc restée la petite fleur bleue qui borde le ruisseau, et la clochette, et la pâquerette ? — Nous y sommes tous, tous! disaient en chœur les fleurettes, les arbres, les plantes, les habitants de la forêt. Le vieux chêne jubilait. — Oui, tous, grands et petits, disait-il, pas un ne manque. Nous nageons dans un océan de délices ! Quel miracle ! Et il se sentit de nouveau grandir soudainement... Ses racines se détachèrent de terre. «C'est ce qu'il y a de mieux, pensa-t-il ; me voilà dégagé de tous liens ; je puis m'élancer vers la lumière éternelle et m'y précipiter avec tous les êtres chéris qui m'entourent, grands et petits : tous ! — Tous ! dit l'écho. Ce fut la fin du rêve du vieux chêne. Une tempête terrible soufflait sur mer et sur terre. Des vagues énormes assaillaient la falaise, enlevant des quartiers de roche; les vents hurlaient et secouaient le vieux chêne ; sa vigueur éprouvée luttait contre la tourmente, mais un dernier coup de vent l'ébranla et l'enleva de terre avec sa racine; il tomba au moment où il rêvait qu'il s'élançait vers l'immensité des cieux. Il gisait là ; il avait péri après ses trois cent soixante-cinq ans, comme l'éphémère après sa journée d'existence. Le matin, lorsque le soleil se leva, l'ouragan s'était apaisé. La mer s'était calmée. A bord d'un grand navire, qui avait lutté toute la nuit, tous les mâts étaient décorés, tous les pavillons hissés pour célébrer la grande fête. — Tiens, dit un matelot, l'arbre de la falaise - le grand chêne ! - qui nous servait de point de repère pour reconnaître la côte a disparu. Hier encore, je l'ai aperçu de loin : c'est la tempête qui l'a abattu ! — Que d'années il faudra pour qu'il soit remplacé, dit un autre matelot. Et encore, il n'y aura peut-être aucun autre arbre assez fort pour grandir comme lui. Ce fut l'oraison funèbre prononcée sur la fin du vieux chêne,lequel était étendu sur la nappe de neige qui lui servait de linceul ; elle était toute à son honneur et bien méritée, ce qui est si rare. A bord du navire, les marins sentaient leurs cœurs élevés vers le ciel et transportés, tout comme le vieux chêne dans son dernier rêve s'était senti entraîné vers la lumière éternelle.