Malaise n Les Algériens avec les nouveaux jeudis ont la pénible impression de travailler un week-end et une sensation encore plus bizarre, en se reposant les samedis, de faire l'école buissonnière. Il faut bien le reconnaître tant que notre week-end emboîtait le pas au week-end universel (les samedi -dimanche) personne ne trouvait à redire dans les chancelleries occidentales. On était tous au diapason. A partir de samedi midi donc, ambassades et institutions nationales mettaient la clef sous le paillasson jusqu'au lundi 8 heures. C'est le premier changement à notre calendrier du repos hebdomadaire qui va poser problème. Aux Algériens comme aux étrangers, du moins à leurs opérations économiques. Selon toute vraisemblance, le courrier des changes entre notre pays et le reste du monde était coupé tous les dimanches dans la mesure où chez nous, on travaillait et ailleurs on finissait le repos dominical. Bien sûr que cela a pénalisé les deux rives, et l'a pénalisé pendant de nombreuses années. Avec le temps et l'expérience, les étrangers ont fini par s'adapter à notre nouveau système de repos hebdomadaire. Aujourd'hui qu'il est de nouveau changé, il leur faudra également s'y faire. Mais, nous, en tant que citoyens lambda, citoyens de base allons-nous facilement absorber ce nouveau week-end dans notre vie de tous les jours ? Forcément. Nous y mettrons le temps qu'il faudra et nous finirons par l'adopter comme tout le reste. Mais en attendant il y a, ici et là, et même un peu partout, comme un léger vent de flottement. Normal pour un début d'expérience et les premiers couacs n'ont pas attendu longtemps pour apparaître. C'est instinctif et naturel en même temps : les Algériens avec les nouveaux jeudis ont la pénible impression de travailler un week-end et une sensation encore plus bizarre, en se reposant les samedi, de faire l'école buissonnière. Le phénomène bien sûr est passager et il finira par s'éclipser. Autre couac passager : A force d'habitude qui reste chez nous une seconde nature, des cabinets de profession libérale ont visiblement hésité, ces derniers samedis, ne sachant pas trop s'il fallait ouvrir ou s'il fallait rester clos dans le prolongement du vendredi. En tout état de cause, l'Etat pour l'institution de ce nouveau week-end, semble avoir coupé la poire en deux d'abord en sauvegardant la journée du vendredi et ensuite en préservant celle du jeudi et enfin en empiétant intelligemment sur celle du samedi universellement chômée. Pourquoi pas n Dans le cadre des nouvelles dispositions du nouveau week-end, pourquoi les pouvoirs publics ne profiteraient-ils pas pour remettre au goût du jour les fameux repos corporatifs ? Jusqu'en 1970, ce repos avait cours dans notre pays puisque les coiffeurs étaient tenus de fermer leurs boutiques impérativement les samedis et les bouchers le lundi. Et pourquoi dans la même dynamique ne pas l'étendre à d'autres corps de métier ? Lire demain notre dossier «Une étape vers le week-end universel ?»