Résumé de la 2e partie n Alors que John plonge pour rejoindre la côte, Kenneth hésite à le faire.Surprise ! Il constate que le bateau ne s'enfonce plus... Dans le bateau, il doit y avoir suffisamment d'objets en bois pour qu'il puisse se confectionner un radeau ou, tout au moins, une planche qui pourra le soutenir pour gagner le rivage à la nage. Kenneth sent l'optimisme l'envahir de nouveau. Il redescend vers l'intérieur du «Maine». Il doit faire vite... Sans doute les rescapés sont-ils arrivés au port le plus proche ; l'absence des deux passagers a dû être constatée. Peut-être la police a-t-elle compris qu'il s'agissait d'eux et est-elle partie à leur recherche. Fébrilement, Kenneth cherche une planche quelconque, une planche de salut. Les événements qui sont en train de se dérouler à terre donnent raison à Kenneth. Les canots de sauvetage viennent d'arriver au port de Miami. Et c'est là que le capitaine découvre qu'il manque deux passagers... Pourtant le choc contre le récif a été très peu ressenti sur le bateau. Il est impossible que quelqu'un se soit assommé en tombant et se soit trouvé inconscient au moment de l'abandon du navire. Mais il a beau compter et recompter les passagers, il en a embarqué cinquante et un, ils ne sont plus que quarante-neuf. Il se souvient à présent : deux hommes qui partageaient la même cabine, un grand blond et un brun de taille moyenne, de drôles de types. Comment se pourrait-il qu'ils soient restés à bord ? Il a visité leur cabine comme les autres... Le capitaine va immédiatement signaler la chose à l'officier de police du port. Mais à sa surprise, plutôt que d'ordonner l'envoi de secours immédiats, celui-ci pose des questions. — Sont-ils montés juste avant l'appareillage, le 2 juin ? — Oui. Voulez-vous que je retrouve leurs noms sur la liste des passagers ? — C'est inutile. S'il s'agit bien de John Garret et Kenneth Moore, ils n'ont pas été assez bêtes pour donner leurs vrais noms. Et vous affirmez qu'il est impossible qu'ils se soient noyés... — Absolument impossible. Le choc a été insignifiant. L'officier de police en sait assez. Il donne des ordres et, quelques minutes plus tard, il prend place, en compagnie de deux hommes, à bord d'une vedette rapide qui fonce en direction du «Maine». Kenneth Moore a réussi à démolir une table. Il a arraché les pieds et l'a coupée en deux. Ainsi, il a une planche qui pourra le soutenir dans sa traversée jusqu'au rivage. Il n'ira pas vite, mais au moins, il ira jusqu'au bout. Comme l'a fait John, il met dans un sac les dollars et les vêtements. Le bateau ne s'est pas enfoncé davantage. Il semble s'être définitivement stabilisé sur les récifs... Kenneth enjambe le bastingage et se laisse glisser dans l'eau. Il tient sa planche devant lui, le sac de toile posé dessus, et se propulse avec les jambes. Il a fait quelques dizaines de mètres quand un bruit attire son attention. On dirait un moteur, un moteur hors-bord. Il s'arrête de nager. Au loin, il y a un point qui grossit. Une vedette rapide vient dans sa direction. Pas de doute, c'est la police. Kenneth Moore fait demi-tour et revient sur le «Maine» aussi vite qu'il peut. Il n'y a pas moyen de faire autrement. La vedette arrive de la côte. Elle lui barre la route. Quelques minutes plus tard, Kenneth remonte épuisé sur le navire. Il grimpe sur le toit du poste de pilotage et s'aplatit, son sac à côté de lui. Il était temps ! Le bruit rageur du moteur, qui n'a cessé de s'amplifier, vient de s'adoucir brusquement. (à suivre...)