Résumé de la 163e partie n Le capitaine Briggs, accompagné de sa femme et de sa fille, convoie une cargaison d'alcool, au bord de la goélette «Mary Cellars». Voilà plusieurs jours que la goélette est en mer. En ce début de l'hiver, les tempêtes ne sont pas rares, mais le bateau est solide et même si le temps s'est parfois gâté, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Ce 4 décembre, la journée est très belle. La goélette américaine «Dei Gratias» navigue dans les eaux de l'Atlantique, se rendant vers Gibraltar. En passant devant l'archipel des Açores, la vigie signale un bateau à l'horizon. Il informe tout de suite le capitaine que le bateau aperçu est bizarre : sa voilure ne correspond pas au vent modéré qui souffle en ce moment-là... Le capitaine se saisit de sa lunette et la pointe en direction de la goélette : — Vous avez raison, dit-il à la vigie, et de plus le bateau navigue à grandes embardées, comme s'il n'y a personne au gouvernail... Le capitaine décide de se rapprocher du bateau et voir ce qui se passe à bord. On découvre que la goélette porte le nom de «Mary Cellars», et qu'elle a été immatriculée à New York. La plupart des voiles ont été descendues et celles qui sont encore levées sont déchirées, ou flottent alors dans le sens contraire du vent, comme si le bateau venait d'essuyer une tempête ou une attaque. Cette impression est renforcée par le fait qu'il ne se trouve personne sur le pont. On a beau crier, personne ne répond. Le second, Olivier Deveau, dit au capitaine que le bateau est apparemment abandonné. Sans hésiter, le capitaine envoie aussitôt le second et deux marins en reconnaissance. Deveau constate aussitôt qu'il n'y a personne sur le pont. Il remarque tout de suite que l'habitacle sous lequel se trouve la roue du gouvernail est brisé et le compas cassé. Le garde-fou ou balustrade sous laquelle se trouve la chaloupe de sauvetage a été arraché, et il n'y a plus d'embarcation. Deveau pense que le bateau a été éprouvé par la tempête qui avait soufflé quelques jours auparavant sur l'Atlantique. Il pense aussi que les occupants du bateau l'ont quitté de peur de faire naufrage. Il descend dans la cale et remarque que deux panneaux ont été arrachés et de l'eau s'est infiltrée, mais la quantité d'eau, un mètre environ, n'est pas de nature a entraîner le bateau dans les fonds. Les pompes sont en bon état et pouvaient être utilisées pour évacuer l'eau. Cependant, en remontant sur le pont, Deveau remarque qu'une pompe gît, démontée, comme si on l'avait retirée de la cale pour la réparer. — Que s'est-il passé ? demandent les marins qui accompagnent le second. Deveau se rend dans la cabine de pilotage qui est, comme il s'y attendait, vide. L'eau a pénétré par la porte et la claire-voie laissées ouvertes. Deveau remarque que tous les hublots de droite ont été bouchés par des planches, ceux de gauche sont fermés mais ils laissent entrer un peu de lumière de façon à éclairer la cabine. L'eau a abîmé la pendule, qui ne fonctionne plus, et la literie est mouillée. Il y a dans un coin des vêtements féminins et une boîte à ouvrage ouverte, dans laquelle se trouvent des bobines de fil et des aiguilles. Il y avait une femme… — c'est sans doute la femme du capitaine. La femme devait repriser quand elle a été dérangée… — Dérangée ! Mais par quoi, par qui ? se demandent les hommes. — là, répond Deveau, c'est un mystère ! (à suivre...)