Résumé de la 3e partie n Kenneth a trouvé une planche qui pourra l'aider dans sa traversée. Il avance lentement, quand il entend un bruit de moteur. Il fait vite demi-tour… La vedette se range à petite vitesse contre le «Maine». Les bruits de voix que Kenneth Moore entend depuis son perchoir dissipent ses dernières illusions. — Attention, les gars. Soyez prêts à tirer au moindre geste suspect. Ils sont dangereux. — Où va-t-on, lieutenant ? — A l'intérieur. S'ils n'ont pas quitté le bateau, c'est là qu'ils se cachent. Kenneth retient son souffle. Il entend trois pas d'hommes traverser le pont et se perdre dans les profondeurs du navire. Il réfléchit. A l'intérieur, ils ne trouveront rien, alors ils reviendront sur le pont et finiront par l'arrêter. Pour combien de temps en ont-ils ? Cinq minutes peut-être... Alors, il a une chance. Une chance inespérée. Il descend du toit... Le pont est désert. La vedette est là, vide, mais des hublots ils peuvent sans doute l'apercevoir. S'il tente de monter dedans, ils tireront. Kenneth Moore, son sac dans les bras, va du côté opposé à la vedette. Son plan est au point. Il va contourner le navire en nageant sous l'eau jusqu'à l'embarcation des policiers. Kenneth prend son inspiration et plonge... Une vedette rapide, c'est la liberté. En quelques heures, il sera dans les eaux mexicaines. Il ne s'arrêtera pas trop loin de la côte et la gagnera à la nage. Une fois au Mexique, il verra bien. Il aura en tout cas plus de chances de s'en sortir que John, qui a préféré la Floride. Kenneth Moore remonte pour reprendre son souffle. Quel dommage de ne pas être meilleur nageur ! Il y serait déjà. Il replonge et nage aussi vite qu'il le peut. Une nouvelle fois, il revient à la surface, juste le temps de voir que la vedette est toujours vide. Elle est à une quinzaine de mètres. Cette fois, il va y aller d'un seul coup jusqu'au bout... Kenneth prend une dernière inspiration... Il remonte à bout de souffle. Et il a une impression de cauchemar. Non, ce n'est pas possible ! Ces voix juste au-dessus de lui... — Allez, les gars, on s'en va... — C'était sûr qu'ils avaient gagné la côte, lieu-tenant... Kenneth plonge, mais le bruit d'eau qu'il fait le trahit. Il se sent happé par une main. Puis hissé sur l'embarcation. Le lieutenant est hilare. — Tiens, mais c'est Kenneth Moore ! C'est gentil d'être venu nous voir. On ne t'avait pas trouvé... Kenneth est là, tout ruisselant, son sac à la main. Le lieutenant continue à rire. — Et il nous rapporte même les dollars ! C'est la banque qui va être contente. Dis-moi, où tu étais caché ? Kenneth répond d'une voix sinistre : — Sur le toit de la cabine de pilotage. Le lieutenant se retourne vers ses hommes. — C'est drôle, les gars, on n'avait pas pensé à aller voir là-haut... Il s'adresse à Kenneth — Où est John Garret ? Kenneth a un dernier sursaut de fierté : — Il s'est noyé. Le lieutenant met le moteur en marche. — Comme tu voudras. De toute façon, il n'ira pas bien loin. Non, John Garret n'est pas allé loin. Il a été arrêté le jour même. Kenneth Moore et lui sont passés en jugement six mois plus tard. Un meurtre au cours d'un hold-up, cela ne pardonne pas. Tous deux ont été condamnés à la peine capitale et exécutés sur la chaise électrique en avril 1958. Le naufrage du «Maine» avait fini par faire deux morts.