Résumé de la 4e partie n La sœur de Kenneth décide de faire des études de droit afin de pouvoir défendre son frère... Là, elle retrouve une place de serveuse dans un fast-food. Elle suit les cours comme elle peut, dans des conditions épouvantables, tant et si bien qu'elle doit redoubler sa première année. Elle ne voit plus Kenneth, le Massachusetts est trop loin, elle n'a pas le temps de s'y rendre. Tous les deux correspondent et c'est pour Anna le plus merveilleux des réconforts. Non seulement son frère ne perd pas espoir, mais c'est lui qui l'encourage, qui lui dit de tenir bon. Elle n'est pas encore avocate, mais il a repris, grâce à elle, goût à la vie et c'est déjà une grande victoire. En tout, il faut à Anna Walters deux fois plus de temps que les autres étudiants pour obtenir son doctorat en droit. Pour son sujet de thèse, elle choisit «Les tests ADN comme preuve dans les affaires criminelles». C'est, en effet, grâce à cela qu'elle espère l'emporter. En 1983, les expertises d'ADN n'existaient pas. On ne connaissait que les groupes sanguins. Maintenant, il va être possible de prouver que le sang laissé sur la victime n'est pas celui de Kenneth. Nous sommes alors en 1998. Elle a quarante-trois ans ; il y a quinze ans qu'ont eu lieu le procès et la condamnation de son frère. A présent, elle est sûre que tout va aller très vite. Elle écrit aux autorités judiciaires du Massachusetts pour avoir communication du dossier Kenneth Walters, en tant que son avocate officielle. Elle attend, confiante, la réponse, et c'est la catastrophe ! De même que le système éducatif, la justice américaine est très différente de la nôtre. Il n'y a pas, comme chez nous, un Code pénal pour tout le pays, chaque Etat possède sa propre juridiction. Malgré ses connaissances, Anna n'était pas spécialement au fait des lois du Massachusetts et, lorsque la réponse lui parvient, c'est comme si la terre s'ouvrait sous ses pas. Maître,Nous avons pris bonne note de votre demande. Malheureusement, la réglementation en vigueur au Massachusetts veut que les pièces à conviction soient détruites au bout de dix ans et l'affaire que vous évoquez date de quinze ans. Nous regrettons de ne pouvoir vous satisfaire. Veuillez agréer... etc. Alors, encore une fois, Anna Walters refuse de baisser les bras. Cette femme ordinaire, cette petite Américaine moyenne, va se montrer digne de toutes les héroïnes de roman. Contre toute raison, elle décide de se rendre sur place. Qu'espère-t-elle, puisqu'on lui a dit qu'il n'y avait plus rien ? Elle ne saurait le dire elle-même. Elle pense sans doute que tant d'efforts et de souffrances ne peuvent se conclure ainsi. Elle se retrouve là où le drame a commencé, dans le bâtiment de style néogothique, siège du tribunal du Massachusetts. C'est là que sont entreposés les dossiers des divers procès. Le responsable des archives est un petit homme aux cheveux grisonnants, proche de la retraite. En entendant sa demande, il manifeste son incompréhension. — Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Le dossier n'existe plus. Alors elle insiste. Elle raconte toute son histoire. Peut-être y a-t-il eu une erreur. Peut-être a-t-on oublié ce dossier-là. En tout cas, elle veut voir. Même s'il n'y a qu'une chance minuscule, il faut la tenter. L'homme finit par être touché. Il accepte de l'accompagner dans la cave où sont rangées les archives. (à suivre...)