Abri n Le vieillard accepte la proposition et s'installe dans l'écurie. Le paysan retourne dans la maison et dit à sa femme qu'il a donné asile au mendiant. Autrefois vivait un couple de paysans. L'homme avait un lopin de terre qu'il cultivait bon an, mal an, il en tirait suffisamment de ressources pour vivre à l'aise. Il ne manquait ni de blé, ni d'orge, ni de légumes. L'homme et la femme seraient heureux s'il ne manquait quelque chose à leur bonheur, un enfant. — Ah, si seulement je pouvais avoir un fils, se plaint le paysan, il m'aiderait dans le travail des champs ! — Et nous aurions un soutien pour nos vieux jours, dit la femme. Mais les années passent et l'enfant attendu n'arrive pas. Un soir d'hiver, alors que le couple s'apprêtait à dîner, on frappe à la porte. — Qui peut venir, à cette heure ? L'homme va ouvrir. C'est un vieillard qui tremble de froid. — Pour l'amour de Dieu, la charité ! L'homme retourne à la maison et prend un morceau de galette. — Qui est-ce ? demande la femme — C'est un mendiant. Je vais lui donner un morceau de galette. — Donne-lui aussi une poignée de figues sèches. L'homme va puiser quelques figues sèches dans la grande jarre et retourne auprès du vieillard. — Voilà, lui dit-il. Le vieillard prend la galette et les figues. — Que Dieu te les rende au centuple ! Le paysan l'interroge. — Tu vas rentrer chez toi ? — Hélas, je n'ai pas de chez moi, j'erre à travers les pays… — C'est la nuit et il fait froid ! — Hélas, je n'ai pas où aller ! Le paysan a pitié de lui. — Tu peux dormir dans l'écurie, si tu veux, les bêtes te tiendront chaud ! Le vieillard accepte la proposition et s'installe dans l'écurie. Le paysan retourne dans la maison et dit à sa femme qu'il a donné asile au mendiant. On met la table. c'est alors que la femme dit. — Nous mangeons du couscous chaud alors que le mendiant n'a qu'un morceau de galette et une poignée de dattes ! — Sers-lui une assiette, je vais la lui porter ! Elle lui remplit une assiette de couscous et le paysan va la lui porter. Il revient et se remet à manger. La femme mange aussi, puis, elle s'exclame : — Nous sommes bien au chaud, alors que le mendiant dort dans l'écurie, sans feu. Le paysan se lève. — Je vais le chercher. Il dormira auprès du kanoun. Il va chercher le vieillard et l'installe près du kanoun (brasero). (à suivre...)