Béjaïa A l?aube, alors qu?il se rendait à la mosquée, un sympathique vieillard fait une drôle de découverte : une femme gisant dans une mare de sang? El-hadj Arezki ouvre les yeux et se lève d?un bond? Le muezzin appelle à la prière d?el-fedjr et il est donc temps de se rendre à la mosquée? Sans faire de bruit, il descend dans la cuisine d?où monte une délicieuse odeur de café? Khadidja, surnommée Titi, s?est réveillée il y a déjà longtemps, occupée à préparer le petit-déjeuner, comme à l?accoutumée? Son vieux mari s?amuse à la taquiner, comme chaque matin. ? Alors toujours aussi matinale pour épier les voisins, el-hadja ? ? Je ne me suis pas réveillée pour épier les gens mais pour te préparer un copieux petit-déjeuner ! ? Et aussi le petit-déjeuner pour ta dizaine de chatons? comme une petite fille? Ha-ha-ha? ? Et alors, quel mal y a-t-il à chérir ces petites créatures sans défense ? ? Aucun mal ! Mais Titi, tu me fais penser à une gosse qui prend soin de ses petites poupées. C?est mignon ! ? Trêve de plaisanterie ! Tu ferais mieux de prendre ton café et de déguerpir. C?est l?heure de la prière? ? D?accord, d?accord ! Je ne te gênerai pas plus longtemps !» Et El-hadj Arezki, vêtu de son beau et éclatant burnous blanc, se dirige d?un pas preste vers la mosquée située en face de sa jolie petite maison qui fait l?envie et l?admiration de tout le quartier. Soudain, son regard est attiré par une étrange vision? Là, à quelques mètres, il lui semble apercevoir une forme humaine allongée de tout son long, sur le trottoir, près d?un égout? En s?approchant, El-hadj a un haut-le-c?ur et détourne les yeux en poussant un cri. «Allah est grand», dit-il, en empruntant la ruelle qui mène au commissariat. Qui a pu faire une chose pareille ? Et cette femme enroulée dans un haïk qui courait à perdre haleine, avait-elle un rapport avec cette horrible découverte ? ? Bonjour, je viens faire une déposition? ? Entrez, le bureau du commissaire est à votre gauche?» Après avoir frappé quelques coups à la porte, le vieillard encore complètement retourné, raconte sa mésaventure du matin : «Monsieur le commissaire, en sortant de chez moi il y a une dizaine de minutes, je suis tombé sur une découverte hallucinante : une femme, la quarantaine, a été assassinée et gît dans son sang à quelques pas de ma demeure? Je crois qu?elle a été égorgée !» (à suivre...)