Les directeurs des affaires religieuses au niveau des wilayas sont invités à s'adresser à la justice pour interdire aux personnes étrangères de s'ingérer dans la gestion des lieux de culte. Dans le même quartier, les appels à la prière ne se font pas au même moment. Il y a toujours des décalages dans les horaires des prières, d'une mosquée à l'autre, quand bien même elles sont mitoyennes. Cette situation perturbe bien entendu les fidèles qui ne savent plus à “quel muezzin se vouer”. La chose devient plus complexe surtout durant le mois de Ramadhan. En effet, pour l'appel du fedjr qui détermine aussi le moment où il faut s'arrêter de manger, les fidèles sont perturbés. À quel muezzin faire confiance, d'autant que les décalages sont parfois importants : plus de 10 minutes. Justement, l'année dernière déjà, le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, avait adressé une sévère mise au point aux responsables des mosquées, les invitant à accorder leurs violons pour que les horaires des prières soient unifiés ; mais rien n'a changé depuis. Cette année aussi, et à l'approche du Ramadhan, le même ministère vient de rendre publique une déclaration officielle invitant, encore une fois, au respect de l'uniformité des horaires des prières. Signée par le chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses, Abdellah Tamine, cette déclaration intime l'ordre aux responsables des mosquées de respecter les horaires des prières. Les décalages relevés ces derniers temps peuvent, en effet, selon le même document, jeter la discorde entre les fidèles. “La non-uniformité des horaires des prières peut provoquer la fitna parmi les musulmans, surtout durant le mois de Ramadhan, où les moments de prière coïncident avec le début du jeûne (el-fedjr) et la rupture du jeûne (el-maghreb)”. Le même document invite les directeurs de wilaya du ministère des Affaires religieuses de veiller personnellement au strict respect de cette directive. Ces directeurs sont invités à ester en justice les “intrus dans les mosquées”, pour permettre aux imams et aux personnes chargées d'appeler à la prière de respecter les horaires. Dans chaque mosquée, l'imam est tenu responsable quant à l'application de la directive. Par ailleurs, et pour mettre plus d'ordre dans la gestion des lieux de culte, le document rappelle : “L'appel à la prière est à la charge des seules personnes habilitées par le département des affaires religieuses.” Enfin, les directeurs des affaires religieuses au niveau des wilayas sont invités à prendre en considération les plaintes des citoyens quant au non-respect des horaires des prières. Saïd Ibrahim