Résumé de la 55e partie n Hardcastle qui désespère de ne pouvoir identifier la victime, reçoit une lettre d'une femme qui dit reconnaître l'homme comme étant son ancien mari… Je crois vous avoir dit neuf ans dans ma lettre, mais c'est bien plus que cela : quinze ans au moins. — La profession de votre mari, Mrs Ri-val ? — Courtier d'assurances. (Elle s'interrompit.) Du moins, à ce qu'il racontait. Regard aigu de l'inspecteur. — Et vous avez découvert que c'était faux ? — Non, pas exactement... Pas à cette époque-là. C'est maintenant que je me pose des questions. Comprenez-moi : c'est un excellent prétexte pour quitter souvent son foyer. — Ainsi, votre mari n'était pas souvent là, Mrs Rival ? — Non, mais au début je ne m'en faisais pas... — Et plus tard ? Elle ne répondit pas, puis : — Mieux vaut en finir tout de suite. Après tout, si ce n'était pas Harry.... On sentait sa voix anxieuse, peut-être même émue. Que pensait-elle vraiment ? — C'est bon, dit-il. Le plus vite, en effet, sera le mieux. Allons-y, voulez-vous ? Et il la conduisit à la voiture qui les attendait dehors. Nerveuse, elle l'était, bien sûr, mais ni plus ni moins que tous ceux qu'il avait emmenés là avant elle. Il lui dit les quelques phrases rassurantes d'usage. — Ne vous en faites pas. Ça n'a rien d'affreux. II y en a pour deux minutes au plus. On tira le tiroir ; l'employé souleva le drap. Quelques secondes, elle resta là le souffle court, puis avec un soupir convulsif, se tourna brusquement vers l'inspecteur. — C'est Harry. Oui, c'est bien lui. Vieilli, mais pas tellement changé. Avec son air.., soigné. C'était un homme bien, vous savez, très distingué. C'est pourquoi on s'y laissait prendre, sans le moindre soupçon. — Qui s'y laissait prendre, Mrs Rival ? interrogea Hardcastle d'une voix douce, compatissante. — Les femmes, déclara-t-elle. Toujours les femmes. C'est avec elles qu'il passait le plus clair de son temps. — Ah ! oui. Et vous étiez au courant ? — Oh !... je m'en doutais. Vous savez, ses absences étaient si fréquentes. Je sais ce que sont les hommes, allez. Je pensais bien qu'il y avait des femmes là-dessous. Mais je n'aurais jamais, mais jamais, imaginé qu'il les considérait comme un gagne-pain. — Et c'était ça ? — Je crois que oui, fit-elle. — Comment vous en êtes-vous aperçue ? Elle haussa les épaules. Un jour, dit-elle, en rentrant d'un de ses déplacements - Newcastle, d'après lui, enfin n'importe ! - il m'a annoncé qu'il devait déguerpir au plus vite ; qu'il était fait, que l'affaire était dans l'eau. A cause d'une femme qu'il avait mise dans le pétrin, une institutrice, m'a-t-il dit. Et ça commençait à sentir le roussi... C'est alors que je lui ai posé des questions. Il s'est expliqué sans difficulté, croyant sans doute que j'en savais déjà long. (à suivre...)