Résumé de la 56e partie n Mrs Rival reconnaît que la victime Harry – en fait son mari – lui avait confié qu'il devait disparaître parce qu'une institutrice l'avait mis dans le pétrin… Elles lui tombaient toutes dans les bras, comme moi. Facile. Il leur offrait la bague, on se fiançait. Et c'est alors qu'il leur proposait de placer leurs économies. D'habitude, elles les lui confiaient sans hésiter. — Et avec vous, avait-il essayé ? — Ma foi, oui. Mais moi, je ne me suis pas laissé faire. — Pourquoi ? Vous n'aviez pas confiance en lui ? — Je ne suis pas du genre confiant, moi. — Et votre mari n'avait jamais eu maille à partir avec la police ? — Aucun danger, fit Mrs Rival. Les femmes n'aiment pas passer pour des gourdes, voyez-vous. Mais cette fois-là, apparemment, les choses se déroulaient autrement. C'était une femme, ou une jeune fille, qui avait de l'instruction et elle refusait de se laisser mener en bateau comme les autres. — Elle attendait un enfant ? — Oui. — C'était déjà arrivé ? D'un ton amer : — Oui, je pense, dit-elle. — Vous l'aimiez, Mrs Rival ? poursuivit Hardcastle, la voix plus douce. — Est-ce que je sais ? Probable, sans ça je ne l'aurais pas épousé. — Ainsi, Mrs Rival - je m'excuse à l'avance de ma question - vous étiez donc mariés ? — Comment en être sûre ? fit-elle avec franchise. Oui, nous nous sommes bien mariés. Et même à l'église. Mais comment savoir s'il n'en avait pas fait autant ailleurs, sous un nom d'emprunt, par exemple ? Pour moi, il s'appelait Castleton. Mais je doute que ce soit vraiment son nom. — Harry Castleton ? C'est bien ça ? — Oui. — Avait-il quelque signe distinctif ? Une cicatrice, par exemple ? De la tête, elle fit non. — Vous dites qu'il ne vous a donné aucune nouvelle depuis au moins quinze ans ? — Il ne devait même plus savoir où j'habite. Après sa disparition, j'ai cessé de m'appeler Castleton pour reprendre mon ancien nom de Merlina Rival. — Merlina ? Serait-ce un pseudonyme ? Elle acquiesça, un léger sourire s'infiltrant sur ses lèvres. — C'est moi qui l'ai inventé. Original, hein ? Mon vrai nom est Flossie, Flossie Gap. Ça manque de romanesque, pas vrai ? — Et que faites-vous maintenant, Mrs Rival, toujours du théâtre ? — De temps à autre, dit Mrs Rival sans chaleur. Quand ça se présente, quoi. — Ah ! bon, fit Hardcastle avec tact. Encore une simple question à vous poser, Mrs Rival. (Et faisant signe au planton !) Veuillez m'apporter les montres, dit-il. Elles arrivèrent sur un plateau recouvert d'une étoffe. D'un geste sec, Hardcastle les découvrit aux yeux de Mrs Rival qui, très naturelle, les examina avec intérêt et plaisir. (à suivre...)