Certains saints reçoivent des surnoms ou sobriquets. Ainsi Sidi Boumediene est appelé al-Ghout, «le secours», parce qu'il ne déçoit aucune invocation qui lui est adressée. Parfois, c'est un sobriquet plaisant qui est accolé au nom du saint, ainsi Sidi Ali n'Founas, «Sidi Ali du bœuf», où founas, masculin de tafunast, «vache», est péjoratif en kabyle. Ce saint dont le mausolée est encore très visité, aurait, d'après la légende, ressuscité un bœuf égorgé. Dans le cas de Lalla Khlidja, la sainte du Djurdjura, on l'appelle souvent, Yemma Khlidja Tu'kif, «maman Khlidja la percluse», parce qu'on croit qu'elle souffrait de paralysie. Elle passait son temps dans une grotte, recroquevillée, à faire ses dévotions. Une anecdote est parfois prise pour dénommer un saint. Sidi Amar, de la tribu des Oulad Attia, dans la région de Skikda, est le patron de la fraction des Kherfan. Un jour, on vient lui annoncer qu'un agneau a été volé dans une tribu voisine. Il pose la main sur la tête des membres de la fraction. L'un d'entre eux se met à bêler. Il avoue aussitôt le vol et le saint est alors appelé Sidi Amar El-Kherfan, «Sidi Amar des béliers». Sidi El-Boukarî est souvent appelé walad al-bey, parce qu'il a réalisé le miracle de faire accoucher le bey d'un chiot, etc.