Résumé de la 3e partie n Le pouvoir de Sidi Ali Embarek éclate au grand jour : pendant qu'il fait des invocations, les bœufs travaillent pour lui ! De ce jour, sa réputation grandit dans la ville de Koléa, puis dans toute la région. On accourt de partout pour voir le saint, pour qui Dieu a réalisé le prodige. «Intercède pour nous !», le supplient les gens. On lui apporte des malades, des paralytiques et même les femmes stériles le supplient de faire quelque chose pour elles. Lui se contente de faire des invocations, de prier Dieu de venir en aide aux croyants dans la détresse. Les visiteurs font des dons en nature et en espèces. Sidi Embarek accepte les présents non pour son usage personnel mais pour la construction d'une zaouia, qu'il veut à la fois un établissement d'enseignement de la religion et un asile pour les pauvres et les miséreux. C'est qu'il n'oublie pas sa condition première, le burnous qu'il portait quand il est arrivé à Koléa est toujours là pour en témoigner. La zaouia voit bientôt le jour et Sidi Ali Embarek va la diriger. Les étudiants affluent par centaines, de sorte que la salle de cours ne peut plus les contenir. A la réputation de thaumaturge, l'homme joint celle de savant réel. Dieu lui a donné, en effet, le savoir et le sens du discernement, si bien qu'il dépasse bientôt tous les maîtres de la ville. Même le pacha turc de la ville de Koléa, Kader, veut le voir. Il le comble de présents et le saint homme l'exhorte à se montrer plus généreux et plus juste envers ses sujets. La légende rapporte plusieurs autres miracles accomplis par le saint homme. Elle le met également en contact avec d'autres saints de la région. Les rapports n'étaient pas toujours cordiaux, les autres saints, jaloux de Sidi Embarek, cherchaient à lui en imposer. C'est ainsi qu'un jour, Sidi Ben al-Alia, de la Mitidja, le prend à partie. «Peuh, lui dit-il, tes pouvoirs ne sont rien à côté des miens ! — Tu n'es qu'un vantard», dit Sidi Embarek. Il fait une invocation et ouvre la bouche. Aussitôt, un domestique de Ben al-Alia, qui se trouvait là, est englouti jusqu'au nombril. «Libère mon serviteur, crie Ben al-Alia. Autrement je t'écrase sous une montagne.» Autre miracle encore : le saint saisit dans sa main le djebel Menaâ et menace de le laisser tomber sur la tête de son adversaire. Sidi Embarek éternue aussitôt et le malheureux serviteur sort par son nez! Selon la tradition, Sidi Embarek est mort à un âge avancé. Un matin, en allant le réveiller, ses enfants l'ont trouvé mort dans son lit. Il est enterré dans sa zaouia, sur laquelle on a élevé plus tard une koubba ; le mausolée est encore aujourd'hui l'objet de la ferveur populaire. On raconte que dans la nuit des funérailles de Sidi Ali Embarek, deux palmiers ont poussé non loin du tombeau. Le mausolée de Sidi Embarek a valu longtemps à Koléa le surnom élogieux d'El-Madina athania, la seconde Médine, la première étant la ville du Prophète, en Arabie saoudite.