Ainsi donc Sidi Ali ou Moussa a été assassiné par ses disciples. Le mobile du crime : le saint qui, il est vrai, est d'une grande sévérité, aurait fait des reproches aux jeunes élèves, coupables d'un écart de conduite. Les Maâtkas l'ont pleuré, puis mis en terre. Sa tombe est restée près de deux cents ans sans koubba et quand une koubba a été enfin aménagée, le mausolée est devenu un lieu de pèlerinage, l'un des plus connus de Kabylie. Cette koubba a une histoire, une histoire qui, comme il se doit pour un saint de l'envergure de Sidi Ali, caractérise les sépultures des saints. Ce n'est pas parce qu'il n'était pas assez vénéré par les gens qu'il avait côtoyés, ni que son prestige avait diminué, mais tout simplement parce que le moment n'était pas venu d'édifier le mausolée. Parfois on mettait de longues années avant de transformer la tombe d'un saint en mausolée. C'est au bey turc du Titteri, Mohammed ben Ali, surnommé al-Debbah, l'Egorgeur, que l'on doit la koubba du saint. Al Debbah, satisfait des services que lui avaient rendus les Maâtkas, a résolu de faire édifier à leur saint le plus en vue, une magnifique koubba.