Résumé de la 2e partie n Le temps passe et Barbarossa pense que le commendatore Ermano s'est moqué de lui et qu'il n'aura jamais d'appartement. 25 avril 1955. C'est de nouveau la fête, il a été chargé de la pyrotechnie… Ce soir-là, le public quitte le spectacle un peu déçu. De l'avis général, le feu d'artifice n'était pas aussi réussi que les années précédentes. D'ailleurs, son auteur n'y assistait pas. Tout de suite après avoir mis ses fusées en place, il a disparu... Il est minuit lorsque les bals populaires d'Ancône sont troublés par une violente explosion. Cette fois, il y a eu un supplément au bouquet du feu d'artifice : un immeuble en construction vient d'être détruit par une forte charge explosive. Le lendemain, au bureau, Rolando Barbarossa déclare tout excité à qui veut l'entendre — Tout de même, faire sauter une maison de huit étages, il faut s'y connaître! En tant qu'artificier, je dois dire que c'est un exploit. L'événement passe malgré tout inaperçu. La police penche pour un accident et vérifie si une fuite de gaz n'aurait pas pu se produire, car franchement quel intérêt aurait-on à faire sauter un immeuble en construction ? Et une HLM, par-dessus le marché ! Quinze jours plus tard, toujours à Ancône, une autre HLM, qui était à la veille de son inauguration, est ravagée de fond en comble par une explosion. Cette fois, il n'y a plus de doute possible. On se trouve en présence d'un acte criminel d'un dynamiteur d'un genre spécial, qui s'attaque aux HLM en construction, d'autant que c'est du travail de professionnel. La bombe a été placée au point le plus vulnérable du bâtiment et l'engin a totalement disparu dans la déflagration, ce qui indique une parfaite connaissance des explosifs. Mais pourquoi ? La police ne parvient pas à saisir les mobiles de ces deux actes qui ont de évidence été commis par le même homme. C'est un fou ! Ce ne peut être qu'un fou ! Pourtant, les policiers d'Ancône n'ont pas à s'interroger longtemps. Le 3 juin 1955, le commissariat principal reçoit un coup de téléphone anonyme. La voix est déformée. Le correspondant parle sans doute à travers un mouchoir. L'appel est bref : — Allô, ici c'est le dynamiteur d'Ancône. Faites évacuer tout de suite le cinéma Palazzo. Il va sauter ! Aussitôt, c'est le branle-bas de combat : les policiers et les pompiers entourent le quartier. Tous les immeubles avoisinants sont évacués. On fouille de fond en comble le cinéma. Rien ! Pas le moindre engin... Soudain, une explosion formidable ! L'immeuble contigu vient d'être pulvérisé, un immeuble en construction presque terminé... Cette fois, la presse locale fait ses gros titres de l'événement. Quel est ce mystérieux dynamiteur qui a entrepris de détruire tous les immeubles en construction ? Un architecte mécontent ? Un anarchiste ? Pourtant, l'homme semble respectueux des vies humaines. S'il a donné ce coup de téléphone, c'est bien qu'il craignait que les spectateurs du cinéma Palazzo ne soient blessés... Du côté de la police, on ne comprend pas. On a affaire à un criminel qui ne ressemble pas aux autres. Et l'enquête piétine. Août 1955. Comme la plupart des employés de la succursale de la Sécurité sociale, Rolando Barbarossa est parti en vacances. Mais il n'est pas allé, comme les autres années, chez sa sœur, à Ferrare, avec ses huit enfants. Il est parti seul, sans dire où. Et c'est alors qu'il se décide à écrire à la police : le dynamiteur d'Ancône, c'est lui ! Voici la lettre que publient tous les journaux italiens : «La crise du logement est insupportable, en particulier pour les familles nombreuses. J'adresse au gouvernement un ultimatum inflexible. Distribuez des logements ou je redouble mon action.» C'est signé «Barbarossa» et il y a un post-scriptum : «J'ai fait raser mon bouc.» (à suivre...)