Prévision La plupart des pronostics prédisaient la victoire des conservateurs, battus en 2000, en l'absence des principales personnalités réformatrices, écartées de la compétition par les durs du régime. Même si les résultats définitifs ne seront publiés que demain dimanche, les conservateurs sont d?ores et déjà donnés vainqueurs dans ce scrutin. En effet, selon des sources officielles, les décomptes définitifs dans une soixantaine de petites circonscriptions de province laissent seulement neuf sièges aux candidats présentés ou soutenus par la seule liste réformatrice, la Coalition pour l'Iran. Encore que l'un de ces neuf lauréats était-il soutenu à la fois par les réformateurs et les conservateurs. Les autres ont été remportés par des candidats conservateurs ou se déclarant indépendants sachant que de nombreux conservateurs ont affiché cette dernière étiquette. Plusieurs résultats partiels dans des circonscriptions, où le décompte était bien avancé, donnaient également les conservateurs vainqueurs. Autre enjeu majeur dans ces élections, le taux de participation qui pourrait être annoncé au cours de la journée. Dans le grand Téhéran, qui envoie 30 députés au Parlement, la participation pourrait être d'environ 40%, a indiqué le chef local de l'organe chargé de superviser le scrutin cité dans la nuit par l'agence estudiantine Isna. «Il faut attendre, mais ce que l'on nous a rapporté jusqu'ici, c'est que le nombre des voix des Bâtisseurs (étiquette sous laquelle se sont présentés les conservateurs) est plus élevé que les autres», a ajouté Ahmad Azimzadeh, le responsable de cette institution conservatrice. Face à la menace d'une forte abstention causée par l'invalidation des candidatures réformatrices et les appels au boycottage, mais aussi le désenchantement des électeurs, les conservateurs ont, toute la journée de vendredi, insisté sur la participation «massive» des électeurs. Aucun chiffre fiable n'a cependant été publié. Le ministère réformateur de l'Intérieur a réfuté comme aléatoires les différents chiffres qui ont été énoncés. La participation s'était élevée à 67,35% en 2000. Même si les deux scrutins ne sont guère comparables, elle était notablement plus faible aux municipales de 2003 : 49,17% et moins de 12% à Téhéran. La presse conservatrice a fait ses titres samedi sur la participation «massive». «Les organes de presse étrangers sous le choc de la participation massive», titrait le radical Jomhouri-Eslami. Plusieurs journaux reprenaient les paroles du chef de l'ultra-conservatrice autorité judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, parlant d'une «nouvelle épopée».