Confirmation n Les socialistes de José Luis Rodriguez Zapatero ont remporté une nette victoire aux législatives, après un scrutin, une nouvelle fois, endeuillé par le terrorisme. Assuré d'un second mandat, Zapatero, 47 ans, a célébré la victoire du Parti socialiste, à la majorité relative, devant une foule en liesse de sympathisants promettant de gouverner une Espagne diverse avec la main ferme et une autre tendue. Selon des résultats partiels presque définitifs, le Parti socialiste (PSOE) a remporté, hier, dimanche 43,70% des voix et 169 sièges de députés sur un total de 350, soit quatre de plus qu'en 2004. Mais le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy peut se prévaloir malgré la défaite d'un bon résultat. Il obtient 40,11% des voix (37,71% en 2004) et 154 députés, six de plus que lors de sa défaite surprise de mars 2004. «Les Espagnols ont parlé clairement et ont décidé d'ouvrir une nouvelle étape sans crispation, qui exclut la confrontation», a lancé Zapatero, allusion à l'opposition systématique et rageuse des conservateurs pendant ses quatre premières années au pouvoir. Ces élections ont renforcé plus que jamais l'hégémonie des deux grands partis de gouvernement, au détriment des formations minoritaires. Les socialistes de Zapatero devront, dès aujourd'hui, lundi, rechercher des alliances parlementaires avec certains partis minoritaires. Ils pourraient théoriquement pouvoir se passer d'une alliance encombrante avec les grands partis nationalistes basques et catalans de centre-droit, le PNV et CIU, grâce au soutien des écolo-communistes et de formations régionalistes galicienne et canarienne. Le scrutin d'hier, dimanche, a été marqué par une forte participation, semblable à celle des élections de 2004 remportées par Zapatero, alors chef de l'opposition. Le contexte de ces élections a été bouleversé par l'assassinat attribué à l'organisation indépendantiste basque ETA, d'un ex-élu municipal socialiste qui a suscité une vague de réprobation unitaire en Espagne. La presse conservatrice espagnole avait émis la crainte que cet assassinat ne provoque un vote de sympathie en faveur de Zapatero. Mais, comme l'estimaient la plupart des commentateurs espagnols, cet assassinat n'a pas fondamentalement influencé un scrutin dont le résultat est conforme aux pronostics des derniers sondages officiels de la campagne électorale. Ces derniers avaient vu juste en prédisant une victoire du PSOE avec quatre points d'avance sur un PP en progression.