Résumé de la 3e partie n O'Banion, assassiné par Mike Genna, sera enterré deux jours après Mike Merlo, de manière plus fastueuse encore… Malgré son jeune âge, il a derrière lui un palmarès impressionnant. Il a d'abord été cambrioleur, puis perceur de coffres-forts, et saboteur de machines pour le compte d'un syndicat extrémiste. Les patrons l'ayant recruté en le payant davantage, il est devenu briseur de grève, n'hésitant pas à enlever et à torturer les dirigeants syndicaux. En tant que second d'O'Banion, il a inventé la pratique de la «promenade», plus propre que les fusillades en pleine rue, qui consiste à emmener l'intéressé en voiture et à le relâcher un peu plus loin avec une balle dans la nuque. La rumeur publique affirme que Johnny Torrio le craignait plus qu'O'Banion et, de ce fait, lorsqu'il apprend sa nomination, il décide de s'offrir des vacances dans son ranch de l'Arkansas, puis en Floride et ensuite à Cuba, laissant le commandement à Al Capone. C'est donc ce dernier qui va subir les assauts du Polonais qui se doit, évidemment, de venger son chef. Weiss commence par tuer de sa main le restaurateur Tony Anton, le meilleur ami d'Al Capone, qui mangeait le plus souvent chez lui. Son corps est retrouvé à moitié dissous dans la chaux vive. Peu de temps après, alors que Capone déjeune dans un autre restaurant, en compagnie de ses deux gardes du corps, depuis la rue une voiture ouvre le feu sur lui. Il a la présence d'esprit de se jeter à terre et parvient à échapper aux rafales, contrairement aux gardes du corps. Aussi, il retient la leçon et s'achète aussitôt une Cadillac blindée avec vitres à l'épreuve des balles et lunette arrière amovible pouvant être transformée en poste de tir. Deux semaines plus tard, Johnny Torrio, qui rentre de vacances, est attaqué par plusieurs tueurs d'Earl Weiss qui l'arrosent de balles et de chevrotines. Le revolver de celui qui était chargé de donner le coup de grâce s'enraye, ce qui lui vaut la vie sauve. Et dès qu'il est rétabli, Torrio s'embarque pour son Italie natale, laissant Capone seul maître du gang... Restent les Genna, responsables de la mort d'O'Banion, qu'Earl Weiss ne peut pas épargner. Le plus en vue est Angelo, récemment élu au fauteuil de Mike Merlo comme président de l'Union sicilienne, et qui vient d'épouser une des femmes les plus riches de la colonie italienne. Ses noces sont d'un luxe jamais vu : trois mille invités au Carmen's Hall, l'hôtel le plus chic de Chicago, un gâteau de quatre mètres de haut. Mais son enterrement va être plus fastueux encore. Dans Ogden Avenue, la voiture d'Angelo Genna croise celle de Weiss, accompagné de deux de ses tueurs. Angelo n'a pas cru bon de la faire blinder comme Al Capone, et c'est un tort. Les décharges de chevrotines font exploser les vitres et les rafales de mitraillettes achèvent la besogne. Le premier des terribles Genna à trépasser a droit à un cercueil en argent massif de 12 500 dollars, 40 000 dollars de fleurs et vingt mille personnes pour suivre ses obsèques, dont tous les parlementaires de la région, le maire et le conseil municipal de Chicago au grand complet... Une famille sicilienne comme les Genna se doit de venger son honneur. La vendetta est décidée. Peu après, le 13 juin 1926, Mike part en expédition, en compagnie de John Scalise et Albert Anselmi, les tueurs à la gousse d'ail, avec lesquels il a tué O'Banion. Par malchance, leur voiture tombe nez à nez avec un véhicule de police, dont les occupants font partie des rares agents intègres de Chicago. Il y a un échange de coups de feu et une poursuite à tombeau ouvert digne des meilleurs films de gangsters. Les Siciliens font une embardée, plusieurs tonneaux et s'écrasent contre un réverbère. S'ensuit une fusillade d'enfer, au cours de laquelle Mike Genna et deux poli-ciers sont tués. (à suivre...)