Résumé de la 15e partie n Dion O'Banion, un des gangsters les plus en vue de Cicero, mais aussi le plus fantasque vient d'être assassiné dans sa boutique. Un différend l'opposait à Torrio, l'associé de Capone. Les assassins de O'Banion sont identifiés : il s'agit de deux dangereux criminels siciliens, John Scalise et Albert Anselmi, le troisième, étant soit Franckie Yale, venu à Cicero pour assister aux funérailles de Mike Merlo, soit Mike Genna, ami et associé de Torrio. Mais aucun de ces présumés assassins ni les commanditaires du meurtre ne sont inquiétés : comme toujours, dans ce genre d'affaire, le silence est de mise. Les associés et les amis de O'Banion, eux, n'hésitent pas à accuser Torrio et Al Capone. Deux d'entre eux, Hymie Weiss et Bugs Moran jurent de le venger. Mais en attendant les règlements de compte, il y a les funérailles du gangster, que ses proches veulent grandioses, à la mesure de sa réputation. Près de dix mille personnes accompagnent le convoi funèbre alors que cinq mille autres attendent au cimetière. Le cercueil, de couleur argentée, est surmonté de colonnes en argent sculpté, avec des anges prostrés, tenant des chandelles. Pas moins de vingt-six automobiles et camions suivent, transportant des couronnes de fleurs. Les invités d'honneur sont élégamment vêtus, redingotes et hauts-de-forme, tenant par la main des dames couvertes de fourrures. Trois orchestres ont été réquisitionnés pour accompagner, au son des chants funèbres, le défunt à sa dernière demeure. Des centaines de policiers escortent le convoi, prêts à dégainer, au moindre incident. Mais il n'y aura pas d'incident, les funérailles de O'Banion se déroulant dans le calme et la dignité. Mais Torrio et Al Capone savent que le calme est précaire et que ceux qui ont juré de venger O'Banion sont à l'affût. Hymie Weiss et Bugs Moran sont connus, dans les milieux criminels du Chicago des années 1920, pour être de dangereux criminels. Hymie Weiss s'appelait, en réalité, Earl Wajciechowski, il était d'origine polonaise et se faisait passer pour juif alors qu'il était catholique pratiquant, sa violence était connue et on évitait d'avoir affaire à lui. Bugs Moran n'avait rien à lui envier, en matière de violence : on lui avait donné le surnom de Bugs parce qu'on croyait qu'il était fou (buggy) ! Voilà donc les nouveaux ennemis de Torrio et de Capone. Des ennemis qui ont juré leur perte. Désormais, les deux hommes évitent de se déplacer et quand ils le font, c'est toujours accompagnés de gardes du corps. Torrio finit par quitter Chicago, pour un certain temps, se retirant à Hot Springs, en Arkansas. Al, lui, ne pouvant quitter la ville, se cloître chez lui. Il ne se déplace que la nuit et quand c'est vraiment nécessaire et toujours en voiture. Il n'a confiance qu'en son chauffeur, Sylvester Barton, un homme à son service depuis longtemps, presque un membre de la famille. Cela ne va pas empêcher Hymie Weiss et Bugs Moran de s'attaquer à lui. Il essuiera pas moins de douze tentatives de meurtres, auxquelles il échappe de justesse. «Nous finirons par l'avoir !» tonnent les deux bandits. (à suivre...)