Résumé de la 89e partie n Al Capone et son ami Torrio se vengent de O'Banion, un truand qui les a floués dans une affaire. Ils envoient leurs tueurs qui l'abattent. On identifie, sans peine les deux assassins de O'Banion : il s'agit de Siciliens, John Scalise et Albert Anselmi. Quant à l'identité du troisième, on pense qu'il pourrait s'agir soit de Franckie Yale, venu à Cicero pour assister aux funérailles de Mike Merlo, soit de Mike Genna, ami et associé de Torrio. Mais aucun de ces présumés assassins ni les commanditaires du meurtre ne sont inquiétés. comme toujours, dans ce genre d'affaire, le silence est la règle. Les associés et les amis de O'Banion, eux, n'hésitent pas à accuser Torrio et Al Capone. Deux d'entre eux, Hymie Weiss et Bugs Moran jurent de le venger. Mais en attendant les règlements de compte, il y a les funérailles du gangster que ses proches veulent grandioses, à la mesure de sa réputation. Près de dix mille personnes conduisent le convoi funèbre alors que cinq mille autres attendent au cimetière. Des centaines de policiers escortent le convoi, prêts à dégainer, au moindre incident. Or, il n'y aura pas d'incident, les funérailles de O'Banion se déroulent dans le calme et la dignité. Mais Torrio comme Al Capone savent que le calme est précaire et que ceux qui ont juré de venger O'Banion sont à l'affût. Hymie Weiss et Bugs Moran sont connus dans les milieux criminels du Chicago des années 1920 pour être de dangereux criminels. Hymie Weiss s'appelait en réalité Earl Wajciechowski, il est d'origine polonaise et se faisait passer pour un juif alors qu'il était catholique pratiquant ; sa violence était connue et l'on évitait d'avoir affaire à lui. Bugs Moran n'avait rien à lui envier en matière de violence : on lui avait donné le surnom de Bugs parce qu'on croyait qu'il était fou (buggy) ! Voilà donc les nouveaux ennemis de Torrio et de Capone : des ennemis qui ont juré leur perte ! Désormais, les deux hommes évitent de se déplacer et quand ils le font c'est toujours accompagnés de gardes du corps. Torrio finit par quitter Chicago pour un certain temps, se retirant à Hot Springs, en Arkansas. Al, lui, ne pouvant quitter la ville, se cloître chez lui. Il ne se déplace que la nuit et quand c'est vraiment nécessaire et toujours en voiture. Il n'a confiance que dans son chauffeur, Sylvester Barton, un homme à son service depuis longtemps, presque un membre de la famille. Cela ne va pas empêcher Hymie Weiss et Bugs Moran de s'attaquer à lui. Il essuiera pas moins de douze tentatives de meurtres, auxquelles il échappe de justesse. «Nous finirons par l'avoir !» tonnent les deux bandits. Les jours passent et les choses semblent se tasser. Hymie Weiss et Bugs Moran tiennent toujours à leur vengeance, mais occupés dans d'autres affaires ils donnent l'impression de relâcher la pression. Torrio, qui s'ennuie dans l'Arkansas où il s'est réfugié, décide de rentrer. En janvier 1925, on le revoit dans les rues de Cicero. Certes, il se fait toujours accompagner de gardes du corps mais il semble moins apeuré. Al Capone qui avait essuyé, quelques jours avant l'arrivée de son ami une tentative d'assassinat, l'incite à la prudence. — Méfie-toi de Weiss et de Moran, lui dit-il, ils cherchent toujours à t'avoir ! (à suivre...)