Dans le passé, les épices fournissaient des remèdes réputés. Les riches dépensaient parfois des fortunes pour obtenir du poivre, de la cannelle ou du clou de girofle. Ils allaient jusqu'à financer de longues et coûteuses expéditions pour obtenir les épices rares. Un médecin de la Renaissance, Philibert Guybert, écrivait que les médicaments réservés aux riches devaient contenir une once de poivre, autant de gingembre, de clous de girofle et de noix de muscade, et quatre onces de cannelle. Il fallait, bien entendu, que ces produits soient des produits d'origine, ce qui signifie qu'à l'époque, déjà, on frelatait les épices en leur mélangeant d'autres produits. Il est certain que plus un produit était rare, plus on lui accordait de vertus. En devenant courantes, les épices ont quelque peu perdu de leur gloire médicale, leur usage se limitant le plus souvent à la cuisine. C'est un tort, car les propriétés médicinales de la plupart des épices, autrefois reconnues empiriquement, sont aujourd'hui prouvées. On leur reconnaît de multiples propriétés comme vulnéraires (qui favorise la cicatrisation et la guérison des plaies et blessures), comme cholagogues (qui facilite l'évacuation de la bile, aussi bien de la vésicule que des voies biliaires extra-hépatiques), comme antiseptiques, comme sédatifs, etc. On a mis aussi en relief leur action stimulante sur l'appétit et la digestion, à condition qu'on n'en abuse pas. De plus, les épices sont très riches en vitamines et sont donc conseillées en cas d'anémie. Dans cette série, nous proposerons l'étude de certaines épices et plantes utilisées comme condiments.