Les épices sont des substances aromatiques d'origine végétale, utilisées principalement pour assaisonner ou relever des aliments. Elles ont été également utilisées comme produit médicinal et, aujourd'hui encore, dans de nombreux pays, elles ont gardé un certain rôle curatif. Denrées autrefois rares, le commerce des épices suscite, depuis le Moyen-âge, la convoitise des pays et certains, comme la Hollande, le Portugal ou la Grande-Bretagne, se livreront la guerre, pour conserver le monopole de certaines épices produites dans leurs colonies. Depuis longtemps, les épices, comme la plupart des autres plantes, ont fourni des médicaments précieux. En Chine, en Inde, dans l'Egypte ancienne, en Grèce et dans les pays musulmans, les médecins ont longuement décrit les propriétés curatives d'épices comme le poivre, la cannelle ou le cumin. En Europe, c'est surtout à la Renaissance et plus précisément au XVIIIe siècle que l'emploi médicinal des épices a atteint son apogée. A cette époque-là, les pharmaciens – on les appelait «apothicaires» – étaient également appelés «épiciers» et «droguistes». C'est qu'à côté des fioles de produits d'origine végétale et animale, ils vendaient aussi des épices. Ces dernières entraient dans une foule de potions, aux composants plus ou moins complexes, comme les fameuses thériaques ou électuaires employés contre toutes sortes de venins, le vinaigre des quatre voleurs, l'alcoolat de Fiarovanti, l'élixir de Garus, etc., tous des produits à base d'épices.