Intervention n S'exprimant hier, lors de la 1re réunion des commissions nationales permanentes du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a exposé son bilan et rappelé ses priorités. Dressant le bilan des mouvements de protestation et de grèves, notamment dans l'enseignement et le secteur économique, la S.G du PT a estimé que «la grève n'est pas une fin en soi. Nous considérons que le gouvernement doit écouter et chaque fois que des revendications sont satisfaites, la sérénité revient». Selon elle, ceux qui cherchent à fragiliser les mouvements de grève et les syndicats «viennent de recevoir une leçon de la part des travailleurs et du syndicat de la SNVI par exemple». Louisa Hanoune a rappelé que chacun a le droit d'avoir sa vision propre «et le débat est censé être ouvert sur le terrain syndical dans le mouvement ouvrier», a-t-elle précisé, citant l'exemple de Metal Steal d'El-Hadjar. Par ailleurs, l'intervenante a dénoncé la série de scandales financiers qui devraient, selon elle, être traités à la racine. «C'est le moment de mettre de l'ordre car les scandales touchent plusieurs secteurs.» Dans le même sillage, elle a exprimé sa réserve concernant l'affaire de Sonatrach. «On croit à la présomption d'innocence pour l'affaire de Sonatrach et l'enquête doit suivre son cours normal.» Mais elle considère, par ailleurs, que la solution pour lutter contre la corruption n'est autre que la réforme politique. «La réforme politique est la condition pour qu'il puisse y avoir une véritable lutte contre la corruption et la dilapidation de l'argent public.» Louisa Hanoune a également appelé à la séparation nette entre la politique et les affaires, en parlant des députés. Elle a appelé en outre à la nécessité d'avoir un vrai bilan de la privatisation «et à appliquer le principe : d'où tiens-tu tout cela ?», dénonçant les nouveaux riches. Elle appelle à booster l'économie nationale et le produit algérien privé ou étatique, donnant l'exemple du Venezuela dont le Président a exproprié des grandes surfaces. «L'Etat devait reprendre ses prérogatives dans la distribution et le suivi de la production nationale et lutter contre la contrefaçon», a-t-elle insisté, appelant à l'annulation des activités dans le cadre du libre-échange arabe qu'elle qualifie de source de beaucoup de pertes pour l'Algérie. Sur le volet social, la présidente du PT dénonce «les chiffres farfelus» de l'ONS et les contradictions entre les services concernés dans la lutte contre le chômage. Elle appelle à l'établissement d'une indemnité de chômage «grâce à laquelle l'Etat arrivera aux vraies statistiques du chômage, en plus de la réouverture des entreprises dissoutes pour la recréation de postes d'emploi permanents».