Attitude n A quelques heures du big match du tournoi footballistique africain, les Egyptiens cachent mal leurs appréhensions à l'approche de la confrontation. Pour tout dire, à l'inverse de la rue algérienne qui bouillonne et ne boude nullement son plaisir de voir ses vaillants Verts retrouver leur vieux et éternel rival égyptien en demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations, sur la place sportive du Caire, l'explosion de joie qui a suivi la qualification des Pharaons aux dépens du Cameroun, contrastait clairement avec les appréhensions d'une autre éventuelle élimination face au bourreau en éliminatoires du Mondial. Ce n'était, en fait, qu'une prolongation de la retenue des joueurs égyptiens qui, en dépit d'avoir terrassé et dompté les Lions camerounais incapables de rugir, ne jubilaient vraiment pas au coup de sifflet final du referee de la rencontre, le Sud-Africain, Jérôme Damon. Pourtant, il n'est certainement pas donné à tout le monde en Afrique de battre, en pleine CAN, pour la troisième fois consécutive, en deux ans seulement, les coéquipiers de l'Interiste Samuel Eto'o. Mais s'étant certainement rappelé que l'épouvantail algérien se dressait une nouvelle fois sur leur chemin et leur promettait, presque, une autre désillusion qui aura, très certainement, l'effet d'un drame national en Egypte, les protégés de Hassan Shehata ont, ainsi, fait preuve de beaucoup de retenue, se contentant juste de quelques embrassades et accolades, destinées, pour la plupart, à leur héros du jour et icône de tout un peuple, le nouveau recordman des sélections, le capitaine Ahmed Hassan. C'est que, a priori, les Egyptiens semblent, pour une fois, avoir retenu la leçon. Celle de ne jamais vendre la peau du «Fennec» avant de l'avoir tué, exactement comme ils l'avaient fait dès l'annonce des résultats du tirage au sort des poules dans le cadre des éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN-2010. Or, s'étant justement vus trop beaux et quasi certains de terminer ces éliminatoires en première loge et de se qualifier, ainsi, pour la Coupe du monde en Afrique du Sud qu'ils considéraient d'ailleurs comme un droit au vu de leur statut de doubles-champions du continent, les Pharaons ont, cette fois-ci, préféré faire profil bas. Et ce n'est assurément pas l'excellente et inoubliable prestation des coéquipiers du maestro Mourad Meghni face à l'archi-favori ivoirien qui a dû rassurer les tenants du titre ! Ce qui expliquerait, en partie, cette discrétion et cette absence de déclarations tapageuses et promesses menaçantes à l'encontre d'un team algérien qui, désormais, force le respect. Tout le contraire, en somme, de ce qui avait caractérisé l'avant-match Egypte-Algérie du Caire et encore plus, la rencontre d'appui jouée au Soudan. Alors changement de stratégie communicative en vue de tromper l'adversaire ou réelle phobie de tout ce qui est Algérien ? Une chose est sûre, les Egyptiens ont tout fait pour éviter les journalistes présents devant leur lieu de résidence à Benguela, hier. D'ailleurs, dès que le bus qui transportait les camarades de Zidan est arrivé, les responsables égyptiens ont demandé à la sécurité de débarrasser le plancher. Cloîtrés dans leur hôtel, les Egyptiens ne veulent pas parler du match.