Pouls A moins de deux mois de l?échéance électorale, certains marchés de la ville connaissent une animation particulière. Au marché populaire de la rue de la Bastille, certains militants n?hésitent pas à distribuer toutes sortes de friandises aux passants, en leur promettant monts et merveilles. «Nous n?avons pas besoin de bonbons, mais de quoi nourrir nos enfants», répliquent les chefs de famille, inquiets à l?idée de rentrer chez eux avec seulement des carottes au fond du couffin. A Sidi El-Bachir, Boulanger, St-Antoine, Chollet, Les Planteurs, Ras el-Aïn, Derb, El-Hamri, Médioni et Sidi el-Houari, pour ne citer que ces quartiers populeux, la température de l?élection présidentielle commence à monter. Ici, on préfère la rumeur populaire véhiculée par les «anciens» du quartier pour s?interroger sur le programme de tel parti ou tel candidat. Dans ces quartiers déshérités où bat le c?ur d?Oran, l?implication politique se fait le plus souvent autour d?un café pris entre voisins, loin du brouhaha des salles de cinéma surchauffées par les discours des chefs de formations politiques. Car ici, les gens semblent opter pour une démarche toute simple. «Ceux qui veulent obtenir nos voix n?ont qu?à venir discuter avec nous», lance ce septuagénaire rencontré dans le quartier antique de Sidi el-Houari. A Arzew et Aïn el-Turck, des partis envisagent même de «monter» de véritables meetings-spectacles, le tout sur fond d?ambiance musicale raï. Par ailleurs, certains restaurants huppés de la ville ne désemplissent pas depuis l?annonce de la date de l?élection présidentielle. Dans ce restaurant trois étoiles spécialisé dans le poisson, les états-majors des partis connus ou méconnus dressent des plans de bataille autour d?une paella ou d?un merlan en colère. «Nous carburons à 200 à l?heure depuis la visite du président Bouteflika à Oran. Pour nourrir tout ce beau monde, j?ai dû tripler le volume de poissons», nous confie le propriétaire. En effet, des personnalités de «passage» et des comités de soutien préfèrent la discrétion des restaurants de la ville ou encore ceux de la corniche oranaise pour «discuter politique» autour d?un repas, loin des indiscrétions des restaurants des hôtels. Toujours à Oran, nous apprenons que le dispositif mis en place par l?administration locale, prévoit en tout 48 salles couvertes dégagées au niveau de 9 daïras, parmi lesquelles dix implantées à Oran, pour abriter l?ensemble des activités et rassemblements électoraux prévus jusqu?au 8 avril prochain.