Résumé de la 4e partie n Miss Rowan et miss Blake se dirigent vers le pavillon des sports, fières d'enseigner à Meadowbank… Très déplaisante, cette nouvelle recrue, renchérit miss Blake. Miss Jones était toujours si aimable et sociable. — Elle nous a positivement toisées, reprit miss Rowan. Elles se sentaient toutes deux offensées. Le petit salon de miss Bulstrode possédait des fenêtres donnant sur deux orientations différentes, l'une sur la terrasse et le gazon, l'autre sur un bosquet de rhododendrons, derrière le bâtiment. C'était une pièce qui impressionnait. Quant à miss Bulstrode elle-même, la dire très impressionnante n'eût fait qu'effleurer la réalité. Grande, l'air non dépourvu de noblesse, elle avait des cheveux gris impeccablement coiffés, des yeux gris pleins d'humour et une bouche autoritaire. La réussite de son collège - et Meadowbank était l'un des collèges les plus cotés d'Angleterre - tenait entièrement à la personnalité de la directrice. C'était un établissement hors de prix, mais là ne résidait pas l'essentiel. On aurait mieux résumé la situation en disant que si cela vous coûtait les yeux de la tête, vous en aviez pour votre argent. Votre fille y recevait l'éducation que vous souhaitiez, tout comme celle que souhaitait miss Bulstrode, et le résultat de cette combinaison semblait donner satisfaction à tous. Grâce à ses tarifs élevés, miss Bulstrode était en mesure d'employer un corps enseignant au grand complet. Le collège refusait toute formation de masse et s'attachait à tenir compte de la personnalité de chacune, mais il imposait aussi sa discipline. «De la discipline sans rigidité», telle était devise de miss Bulstrode. Elle estimait que la discipline rassurait la jeunesse et lui donnait un sentiment de sécurité, alors que la rigidité engendrait l'irritation. Ses élèves composaient un assortiment disparate. II s'y trouvait plusieurs étrangères de bonne famille, souvent d'origine royale. Il y avait aussi des Anglaises, issues de l'aristocratie du sang ou de l'argent, venues chercher une teinture de culture et d'art, ainsi qu'une connaissance générale de la vie et du comportement social, qui finiraient charmantes, bien élevées et capables de participer à une conversation intelligente sur n'importe quel sujet. S'y rencontraient encore des jeunes filles qui avaient l'intention de travailler dur, de passer les examens d'entrée dans les universités, d'y obtenir des diplômes, et qui n'avaient besoin, pour y parvenir, que d'un bon enseignement et d'une attention de tous les instants. D'autres enfin, qui avaient mal réagi au système scolaire conventionnel. Mais miss Bulstrode avait ses lois : elle refusait les fruits secs comme les délinquantes juvéniles, et elle préférait accepter des jeunes filles dont les parents lui plaisaient, ou en qui elle discernait des perspectives d'épanouissement. Les âges de ses pensionnaires variaient dans de larges limites. (à suivre...)