Bilan n L'offensive lancée, hier, par l'OTAN contre les talibans a été meurtrière pour des civils afghans, mais les militaires de l'OTAN se sont déclarés satisfaits face à l'absence de résistance cohérente des combattants islamistes. «Au deuxième jour de l'offensive sur Marjah, bastion taliban du Sud, dix civils ont été tués par une roquette tombée sur une maison durant l'opération», a indiqué le président afghan, Hamid Karzaï, qui a ordonné une enquête. L'OTAN a, pour sa part, reconnu la mort de 12 civils, deux roquettes ayant manqué leur cible. Il n'a pas été précisé s'il s'agissait du même incident. La Force internationale de l'OTAN (Isaf) a indiqué que les roquettes avaient été tirées à partir d'un système d'artillerie mobile monté sur un camion de type Himars qui était d'ailleurs suspendu dans l'attente des résultats de l'enquête. Dans les rangs de l'Isaf, après la mort samedi de deux soldats, un autre, étranger, a été tué dans le Sud. L'OTAN n'a précisé ni sa nationalité ni si cette mort était liée à l'offensive. Cette première phase de l'opération, la plus massive lancée par l'OTAN depuis le renversement du régime taliban en 2001, se déroule comme prévu, selon l'OTAN. Les responsables militaires britanniques sur place «sont d'avis que tout s'est déroulé selon leurs plans». «Les soldats britanniques ont été pris dans des affrontements à l'arme légère, mais rien n'a empêché la mission de progresser», a déclaré un général britannique. La phase suivante consiste à consolider la zone autour de Nad Ali. L'offensive progresse «bien», a, pour sa part, affirmé, hier, le conseiller à la sécurité nationale du Président Barack Obama, le général James Jones. «C'est un moment important parce que c'est la première fois que nous regroupons tous les aspects de la nouvelle stratégie du Président Obama», a déclaré Jones. Samedi déjà, les responsables de l'OTAN s'étaient déclarés satisfaits. Le général américain, Larry Nicholson, qui commande les Marines, avait jugé «bonnes» les premières 24 heures de l'opération Mushtarak (Ensemble). «Nous avons essuyé de nombreux tirs de snipers et les véhicules de déminage ont fait détoner beaucoup d'engins explosifs», avait-il commenté. L'opération est menée par 15 000 militaires : 4 400 Afghans, le reste étant pour l'essentiel des Américains et des Britanniques et quelques Canadiens, Danois et Estoniens. Les forces afghanes et internationales ont présenté Mushtarak comme la première phase d'une vaste opération visant à restaurer l'autorité du gouvernement dans la province du Helmand, l'un des principaux fiefs des insurgés et «grenier» à opium, source importante de revenus pour les talibans. L'opération est la plus vaste depuis l'annonce, en décembre, par le Président Obama, d'un renfort cette année de 30 000 soldats américains afin d'inverser le cours de la guerre. Un commandant taliban, le mollah Abdul Rezaq Akhund, a cependant raillé hier une «opération de propagande», et la «prise médiatisée par les télévisions d'un petit village».