Mesure n Le nouveau code de la route, adopté par le Parlement au mois de septembre dernier, est entré en vigueur. «Le nouveau code de la route a été durci de manière à agir sur le levier de la coercition sans pour autant négliger les autres segments de la question de la sécurité routière», a déclaré le directeur de la circulation routière au ministère des transports, Tahar Messaoud Nacer, sur les ondes de la chaîne III. Comme nous l'indiquions dans notre dossier d'hier, le nouveau code prévoit des mesures drastiques, à savoir, des amendes forfaitaires allant de 2 000 à 6 000 DA et des peines d'emprisonnement de cinq à dix ans. D'autres amendes, beaucoup plus élevées, concernent les délits, dont le plus bas est de 20 000 DA. Ce montant grimpe jusqu'à un million de dinars pour les homicides commis par les conducteurs «professionnels.» Un durcissement des peines d'emprisonnement et d'amendes, justifié, selon ce responsable, par la multiplication du nombre de terroristes de la route. «Commettre un accident de la circulation est très grave, commettre un accident qui entraîne un tué, c'est plus grave encore», a-t-il expliqué. «Si on conduit un camion ou un bus et qu'on brûle un feu rouge, ou qu'on prenne des stupéfiants ou d'alcool, l'acte est de plus en plus délibéré, ainsi la sanction doit être plus adaptée et plus dure», a-t-il ajouté précisant, toutefois, que les peines de 5 à 10 ans de prison ne concernent pas uniquement les conducteurs des poids lourds et des véhicules des transports en commun. «Les conducteurs autres que ceux des poids lourds et des transports en commun font également l'objet de sanctions lourdes, puisque nous avons retenu dans ce nouveau code une peine d'emprisonnement de 2 à 5 ans et des amendes de 10 000 à 300 000 DA pour tous ceux qui sont à l'origine d'un homicide involontaire», a expliqué M. Messaoud Nacer. Par ailleurs, outre le principe de rétention du permis de conduire, contenu dans le nouveau code de la route, pour une durée de 48 heures pour les délits et transfert direct à la justice et de 10 jours pour les simples infractions, le permis de conduire à points est en passe d'être appliqué. «Le projet d'un décret exécutif relatif à un permis de conduire à points, qui se trouve actuellement au niveau des ministères concernés pour étude, devra par la suite être soumis au gouvernement pour enrichissement et adoption», a indiqué le ministre des Transports, au début du mois de janvier, M. Amar Tou lors d'une cérémonie de lancement par la Radio nationale d'une campagne de prévention routière. «Ce projet de décret sera appliqué au cours de l'année 2010», a-t-il précisé, soulignant, à cette occasion, l'importance d'organiser des campagnes de sensibilisation à la prévention routière pour accompagner la concrétisation de la loi de 2009 relative à la circulation routière. Le parent pauvre du gouvernement Intervenant lors de la journée d'étude sur le nouveau système de collecte d'informations sur les accidents de la route, le directeur de l'organisation de la sécurité au niveau du ministère des Transports, M. Messaoud Nacer, a estimé sans ambages que «la sécurité routière est le parent pauvre de notre gouvernement». «Il faut commencer à chiffrer nos besoins», a-t-il appelé avant d'affirmer que les pertes engendrées par les accidents de la route s'élèvent à 16 milliards de dinars tandis que l'enveloppe allouée pour l'acquisition du matériel et les différents programmes s'inscrivant dans le cadre de la prévention et la lutte contre le génocide routier n'est que de 4 millions de dinars.