Résumé de la 9e partie n Quand miss Chadwick apparut, miss Bulstrode était soulagée car lady Veronica n'était pas facile… Cette excellente Chaddy… Quelle confiance on pouvait lui accorder ! Vieux jeu. Pas intelligente - sauf pour les mathématiques. Mais un secours toujours présent en cas de problèmes. Sur un nouveau soupir, et avec un certain sentiment de culpabilité, elle en revint à Mrs Upjohn qui poursuivait avec joie son bavardage. — Naturellement, moi, ce n'était pas du véritable espionnage, était-elle en train de raconter. Je n'ai jamais sauté en parachute, ni fait de sabotage ni transporté du courrier. Je n'aurais pas été assez courageuse. Non, de la routine. Du travail de bureau. Et puis reporter des renseignements sur des cartes. Mais, bien sûr, c'était très excitant quelquefois, et même souvent très amusant, comme je vous le disais... Tous ces agents secrets se poursuivant les uns les autres à travers Genève, se connaissant tous de vue et finissant souvent dans le même bar. Je n'étais pas encore mariée, cela va de soi. Oui, on s'amusait beaucoup. Elle s'arrêta tout à coup, avec un sourire d'excuse amical : — Je suis confuse d'avoir tant jacassé, conclut-elle. Je vous ai fait perdre votre temps. Alors que vous avez tant de gens à recevoir. Elle tendit la main, dit au revoir, et sortit. Miss Bulstrode demeura un moment à froncer les sourcils. Un vague instinct l'avertissait qu'elle avait manqué quelque chose qui pourrait se révéler important. Elle écarta ses intuitions. C'était la rentrée du trimestre d'été, et il lui restait encore bien des parents à voir. Jamais le collège n'avait été aussi renommé, aussi assuré de son succès. Meadowbank était à son zénith. Mais rien ne lui laissait entrevoir qu'en quelques semaines, Meadowbank serait plongé dans un océan de difficultés : que le désordre, la confusion et le meurtre y régneraient en maîtres. Et que le cours de certains événements était déjà lancé... Deux mois environ avant la rentrée d'été à Meadowbank, il s'était en effet déroulé certains événements qui devaient avoir des répercussions imprévues sur ce célèbre collège de jeunes filles. Dans le palais de Ramat, deux jeunes hommes fumaient en réfléchissant à l'avenir immédiat. L'un des deux, brun, au doux visage olivâtre et aux grands yeux mélancoliques, était le prince Ali Youssouf, cheik héréditaire du sultanat de Ramat qui, quoique de faible superficie, figurait parmi les Etats les plus riches du Moyen-Orient. L'autre, blond avec des taches de rousseur, était plus ou moins sans le sou, à l'exception du traitement coquet que lui valait son poste de pilote privé de son altesse le prince. En dépit de leur différence de statut social, ils se trouvaient sur pied d'égalité parfaite. Ils avaient fréquenté les mêmes grandes écoles. Ils y étaient devenus amis et le restaient. — Ils nous ont tiré dessus, Bob, dit le prince Ali, presque incrédule. (à suivre...)