Position n Hezbollah chiite libanais : Hassan Nasrallah a prévenu, hier, que son mouvement bombarderait les infrastructures d'Israël en cas d'attaque israélienne contre le Liban. «Si vous attaquez l'aéroport Rafic-Hariri de Beyrouth, nous attaquerons l'aéroport Ben Gourion ; si vous attaquez nos ports, nous attaquerons vos ports ; si vous bombardez nos raffineries de pétrole, nous bombarderons les vôtres ; si vous bombardez nos centrales électriques et nos usines, nous bombarderons les vôtres», a lancé cheikh Nasrallah. Il prononçait un discours retransmis sur grand écran devant des milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth, à l'occasion d'une cérémonie à la mémoire de trois leaders assassinés du mouvement chiite classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis. «Si vous détruisez un seul immeuble de la banlieue sud de Beyrouth, nous détruirons des immeubles à Tel-Aviv», a-t-il ajouté, sous les applaudissements de la foule, en évoquant «différentes capacités» de son puissant mouvement sans élaborer. Lors de ce conflit, il avait tiré plus de 4 000 roquettes contre le nord d'Israël. «J'annonce aujourd'hui que j'accepte ce défi», a dit cheikh Nasrallah en réponse aux mises en garde de responsables israéliens que toute attaque de la part du Hezbollah entraînerait une sévère riposte. Il a toutefois indiqué que son parti «ne souhaitait pas» le déclenchement d'une guerre, affirmant que les «menaces» israéliennes n'étaient qu'une «guerre psychologique visant à effrayer les Libanais». «Les Israéliens ne se lanceront dans une guerre que s'ils étaient sûrs de remporter une victoire définitive car ils ne peuvent plus essuyer un nouvel échec», a poursuivi cheikh Nasrallah, dont le mouvement a poussé l'armée israélienne à se retirer du Liban sud en 2000 après 22 ans d'occupation. Il faisait référence aux guerres de 2006 contre le Hezbollah au Liban et celle contre le Hamas à Gaza voilà un an, Israël n'étant pas parvenu à briser le mouvement libanais ou le mouvement palestinien, ses deux bêtes noires. «Nous, le Hezbollah, le Hamas, la Syrie, et l'Iran, sommes tellement forts qu'Israël ne peut plus lancer une guerre quand il veut», a prévenu le chef du mouvement chiite soutenu par Téhéran et Damas. Cette cérémonie du Hezbollah était à la mémoire d'Abbas El-Moussaoui, prédécesseur de cheikh Nasrallah, assassiné par Israël en 1992, de Ragheb Harb, leader du mouvement tué par Israël en 1984, et d'Imad Moughnieh, un chef militaire tué en 2008 à Damas, un assassinat également imputé à Israël. Nasrallah a promis de venger le meurtre de Moughnieh dans lequel Israël a nié toute implication. «Ces deux dernières années, nous avions à notre portée plusieurs objectifs modestes, mais ce que nous voulons c'est une vengeance à la hauteur de l'importance d'Imad Moughnieh», a-t-il dit. Ces déclarations surviennent après des semaines d'escalade verbale de la part d'Israël.