Obstacles n «Certains élus au niveau des communes n'ont pas encore cette culture de transmission de la valeur de préservation du patrimoine à leurs successeurs quelle que soit leur couleur politique.» Par rapport à ce qui se fait sous d'autres cieux, M. Nemmour assure qu'on n'a rien à envier aux étrangers pour ce qui est de la prise en charge de notre patrimoine en matière de compétences et de finances. «C'est à travers les échanges techniques avec les Européens et les Maghrébins que nous avons constaté la spécificité de l'Algérie dans ce domaine par rapport à ce qui se fait ailleurs. L'Algérie est le seul pays au monde à financer et mettre le paquet pour son patrimoine. La participation de l'Etat à l'étranger est très minime, voire symbolique. Les experts étrangers nous envient pour cela car le plus gros des ressources financières sont des fonds collectés par des Ong ou autres. Et la mobilisation des ressources est un souci majeur», précise-t-il. Le problème chez nous, selon lui, est à un autre niveau «pour la prise en charge du patrimoine, il suffit de demander et l'Etat est là. Même en matière juridique, nous avons les meilleurs textes du monde grâce par exemple à la nouvelle loi sur le patrimoine pour la maîtrise d'œuvre en matière de restauration des monuments et sites historiques. Mais le problème reste au niveau de la collectivité locale pour la sensibilisation du citoyen sur la valeur du patrimoine et l'application des textes. Il se trouve aussi que certains élus au niveau des communes n'ont pas encore cette culture de transmission instinctive de la valeur de préservation du patrimoine à leurs successeurs quelle que soit leur couleur politique. Une culture qu'il faut travailler», a-t-il encore expliqué, insistant sur le citoyen en tant qu'acteur principal pour toute opération de restauration. «tout effort se révèle vain s'il n'y a pas l'implication et la sensibilisation pour la valorisation et le respect de ce patrimoine à la base, du citoyen et des pouvoirs publics car le patrimoine est l' affaire de tous. Et «la question du patrimoine relève de la souveraineté nationale», comme le dit si bien notre président de la république. Le patrimoine nous permet de nous ressourcer et de puiser beaucoup d'enseignements sur le plan technique et social. C'est une identité à part entière. Il faudrait investir dans l'aspect humain et administratif local pour qu'il y ait cette approche globale et cohérente de l'ensemble de la stratégie de prise en charge du patrimoine.» Selon le directeur de l'office de protection de la vallée du M'zab (Opvm), Zohir Ballalou, «la question du patrimoine constitue une donnée fondamentale de l'identité nationale longuement façonnée par nos ancêtres depuis des millénaires. La restauration est un acte civilisationnel de restitution de l'identité culturelle pour la pérennité d'un héritage historique».