Contre-attaque Le leader d?El-Islah a dressé, hier, un virulent réquisitoire contre le président-candidat. «Si j?ai décidé de me porter candidat à la présidentielle, c?est pour gagner.» Le ton dur, sûr de lui, excellant dans les métaphores, Abdallah Djaballah, président du Mouvement El-Islah, a expliqué son choix dans une conférence de presse, hier, au Centre international de presse (CIP). «Non à une ouhda thania (Ndlr : second mandat), oui au changement», a évoqué le conférencier devant un parterre de journalistes. Il n?a d?ailleurs pas omis de réitérer sa conception «modernité-authenticité» sur laquelle devrait être bâtie, à ses yeux, l?Algérie de demain. Costume vert bouteille, cravate scintillante et chéchia blanche, Djaballah voulait visiblement soigner son look de «mi-moderne mi-authentique». L?orateur commence par un virulent réquisitoire contre le président candidat assimilé à un véritable «despote». «Il sillonne le pays avec l?argent du peuple, il se comporte comme un tyran, il utilise les gros moyens de l?Etat, il veut sévir?» Le cheikh n?a pas hésité à tirer sur son rival en puissance : «Si les gens en Algérie appréhende aujourd?hui que le scénario Chirac-Le Pen se reproduise, alors c?est une preuve que je serai logiquement au second tour, mais qui sait ? II se peut que tout soit réglé au premier tour?», assène-t-il non sans une note d?ironie. Le leader d?El-Islah a préconisé une coordination entre les candidats pour la surveillance des urnes. «Le travail est déjà entamé», a-t-il évoqué en insistant sur la nécessité du «changement pour pérenniser un système politique démocratique pluraliste» et sur «une neutralité positive de l?armée». «Instaurer un ordre économique dynamique et souple» «réalisation du développement», «miser sur une politique sociale équitable», Djaballah a présenté un tas d?atouts sans qu?il arrive tout de même à parler de leur fiabilité. Au sujet de «l?alliance présidentielle», Djaballah a confirmé que ladite alliance «ne nous fait pas peur et nous sommes confiants» et que ses «milliers d?adhérents et sympathisants sont sur le pied de guerre pour relever le défi dans quelque 85% des communes de l?Algérie». S'agissant d?un prétendu conflit avec le candidat Taleb au sujet de la «mine d?or» que pourrait constituer l?ancien électorat de l?ex-FIS, Djaballah préférerait parler plutôt de «concurrence loyale». Sur sa position de la constitutionnalisation de tamazight, Djaballah a estimé que cette question «concerne tout le peuple algérien».