Résumé de la 22e partie n Pikeaway reçoit Edmundson et l'informe que Rawlinson est mort avec Ali Youssouf, le jour de la révolution... Nous n'avons pas encore le rapport complet. L'avion s'est planté près d'un bled assez perdu. On avait offert une récompense pour le retrouver, mais ces choses-là mettent du temps à se savoir. Après cela, il a fallu convoyer des experts sur place. Vous vous imaginez la paperasse que ça représente. La demande officielle à un gouvernement étranger, les ministres qui doivent donner leur autorisation, le graissage de pattes — pour ne rien dire de la paysannerie locale qui s'approprie tout ce qui pourrait un jour lui rendre service. Le colonel s'arrêta et regarda Edmundson. — Vraiment très triste, tout cela, déplora le jeune diplomate. Le prince Ali Youssouf aurait été un souverain éclairé, respectueux des principes démocratiques. — C'est probablement ce qui a causé sa perte, à ce pauvre garçon, répliqua le colonel. Mais nous ne pouvons pas perdre notre temps à nous attendrir sur la mort des rois. II nous a été demandé de procéder à certaines... disons à certaines enquêtes. Par des parties concernées. Des parties, je le précise, à l'égard desquelles le gouvernement de Sa Majesté est bien disposé. II fixa durement son interlocuteur : — Vous savez ce que je veux dire par là ? — Eh bien, j'ai eu vent de quelques détails, reconnut Edmundson, réticent. — Alors, vous avez peut-être appris que rien de précieux n'a été retrouvé sur les cadavres ou dans l'épave, ni n'a été, pour autant que je le sache, subtilisé par les naturels du cru. Remarquez qu'avec des paysans, on ne peut jamais avoir de certitude. Ils sont capables de la boucler aussi bien que le Foreign Office lui-même. Et de quoi d'autre avez-vous encore eu vent, comme vous dites si bien ? — De rien d'autre. — Vous n'auriez pas entendu suggérer, par hasard, que quelque chose de précieux aurait dû être retrouvé ? Pourquoi vous a-t-on envoyé chez moi ? — On m'a dit que vous pourriez désirer me poser certaines questions, répondit Edmundson tout poliment. — Si je vous pose des questions, j'attends des réponses aboya le colonel. — Naturellement. Ça ne semblait pas si naturel que ça chez vous, fiston. Est-ce que Bob Rawlinson vous a dit quoi que ce soit avant de décoller de Ramat ? Si quelqu'un avait la confiance d'Ali, c'était bien lui. Allons, maintenant, crachez le morceau. Il vous a dit quelque chose ? — A quel sujet, mon colonel ? Le colonel Pikeaway fixa durement son interlocuteur en se grattant l'oreille. — Très bien, grommela-t-il. Taisez-vous et ne dites rien. Vous en faites trop, à mon avis. Si vous ne savez pas à quoi je fais allusion, vous ne le savez pas. Un point c'est tout. — Je pense qu'il devait y avoir quelque chose, confessa Edmundson prudemment, et comme malgré lui. Quelque chose d'important que Bob aurait pu souhaiter me dire. (à suivre...)