Opéra Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria d?Alger a fêté, mardi, Les Noces de Figaro, ce personnage notoire et mythique de Wolfgang Amadeus Mozart. C?est en présence d?un public nombreux que l?Orchestre philharmonique d?Alger, sous la direction du maestro Amine Kouider, a interprété, avec virtuosité, Les Noces de Figaro, un opéra en quatre actes, imaginé, écrit et orchestré par Mozart. L?opéra a été présenté au public algérois en collaboration avec la troupe de chanteurs Hymmodie de Paris. D?abord, un prélude musical, avant la levée du rideau, mettant le public dans l?ambiance, créant un environnement favorable à la détente et à la rêverie. Ensuite, le «livre» s?ouvre sur une scène marquée par des soupçons de lumière, douce et tamisée, délimitant et signifiant l?espace dans lequel les comédiens, dans des habits entièrement rouges, sont amenés à évoluer. Le rideau se lève pour transporter le public dans un imaginaire musical truculent, lui relatant, tantôt en chant, tantôt en dialogue, les péripéties de Figaro. Figaro, spontané, hardi, au comportement léger et quelque peu libertin, est amoureux de Suzanne et les sentiments de cette dernière pour lui sont réciproques. Il se trouve qu?elle est amoureusement convoitée par le comte chez qui, comme son bien-aimé, elle travaille. Les deux sont des domestiques. La pièce est triplement articulée. Elle est ponctuée dans un même mouvement par la musique, le chant et le jeu scénique des comédiens, dont chacun incarne un personnage qui lui sied singulièrement, un personnage en parfaite symbiose avec la physionomie de celui qui le matérialise. L?interprétation musicale est parfaite, juste et accordée. Les différents instruments de musique, différents aussi bien par leur aspect que par leur son, parviennent avec aise à créer un point de convergence autour duquel ils dialoguent dans une parfaite harmonie ; les notes s?accordent dans un élan musical étourdissant, vertigineux dans le sens où chacun se voit bercé, abreuvé par ce flot musical et viennent aiguiller le chant, moduler et régler les cordes vocales ; la voix, une fois réglée, permet à l?ouïe, toute attentive, de percevoir, notamment d?apprécier le chant, grandiose et remarquable, celui des interprètes qui, saillants et notables, donnent à la pièce toute sa théâtralité et toute sa noblesse, toute sa musicalité et toute son esthétique, toute sa richesse et tout son pittoresque. Le chant, orchestré par les notes musicales, donne au jeu scénique tout son corps, toute sa chair, toute sa substance. Le jeu scénique est vrai, pointilleux. Les comédiens connaissent leur personnage, apprivoisent les liens qui les unissent et les mettent en rapport, ils maîtrisent l?espace où ils se déplacent. Leur mouvement se fait en fonction de la lumière qui, jouant un rôle essentiel dans la mise en scène et délimitant l?espace scénique, donc les déplacements des protagonistes, ponctue l?expression des uns et marque le dialogue des autres. Ils sont dans leur élément, celui qui rend leur jeu admirable et parfait. Rien n?est laissé au hasard. Tout est étudié, calculé, mesuré, planifié, laissant croire qu?il s?agit d?une pure improvisation. Les Noces de Figaro est jouée sur un ton merveilleux, à la hauteur de celui qui l?a créée, Wolfgang Amadeus Mozart.