Résumé de la 5e partie n Gilles de Rais est encore enfant quand son grand-père le marie. La fiancée lui apporte une dot importante, mais elle ne tarde pas à mourir. Une année après, une seconde épouse lui est proposée mais elle disparaît, elle aussi. Gilles a maintenant seize ans et ses tendances homosexuelles, loin de régresser comme son grand-père le souhaitait, se sont raffermies. Pourtant, il ne refuse pas de se marier quand son grand-père lui fait une nouvelle proposition. C'est que le mariage, pour un jeune noble, est le meilleur moyen d'accroître sa fortune. — Tu épouseras ta cousine Catherine de Thouars, dit Jean de Craon. Et de lui expliquer que la jeune fille, qui a son âge, lui apportera en dot une grosse fortune ainsi que des terres attenantes aux siennes. Il va donc agrandir son domaine pour en faire l'un des plus grands de France. — Un seul problème, dit le grand-père, c'est que Catherine est trop proche de toi, il faudra, pour que tu l'épouses, une dérogation du pape ! La dérogation est demandée mais elle tarde à venir. Dans ce genre de chose, le pape se fait toujours prier, pour imposer aux seigneurs son autorité. — Tu risques d'attendre encore longtemps ! dit son grand-père. Mais Gilles n'a pas l'intention d'attendre. Un beau jour, il se présente au château de la jeune fille et l'enlève. — Je vous aime, lui dit-il, je veux vous épouser ! La jeune fille, émerveillée, le suit. Gilles va dans une église et oblige un moine à le marier avec Catherine. Le pape, mis devant le fait accompli, et surtout pour ne pas flétrir l'honneur de deux familles nobles, finira par donner la dispense. Il faut dire que l'envoyé des deux familles, à Rome, a emporté avec lui, des riches présents et surtout, beaucoup de pièces d'or pour le souverain pontife. L'affaire est ainsi réglée. Mais si tout le monde se félicite que les choses soient rentrées dans l'ordre, la jeune mariée, elle, connaît une cruelle déception. Le jeune homme qui l'a enlevée par amour, puis épousée, se désintéresse d'elle. Elle le voit courir, dans les couloirs du château, derrière les jeunes pages et s'enfermer avec eux, dans des pièces sombres. La nuit, il quitte la chambre conjugale pour aller rejoindre ses compagnons de débauche ! La malheureuse Catherine finit par comprendre quel genre d'homme elle a épousé. Mais elle ne peut rien faire et doit supporter son sort. Le divorce, à l'époque, était impossible, l'Eglise considérant les liens du mariage indissolubles. Bien qu'il ait déjà manifesté, à plusieurs reprises son agressivité et sa cruauté, c'est la guerre qui va lui donner l'occasion de manifester sa vraie nature d'assassin. A vingt ans, il se met au service des Bretons pour délivrer leur duc, prisonnier des alliés de Charles VIII. C'est un guerrier redoutable et surtout cruel, qui sème la terreur sur les champs de bataille. Il empale, fait sauter les têtes, égorge : c'est une vraie bête déchaînée, qui ne s'arrête que lorsqu'il n'a plus d'adversaire devant lui. «Il n'y a plus d'ennemis, plus de prisonnier ?», clame-t-il. Même ses compagnons, qui ne sont pourtant pas des enfants de chœur, le redoutent. Gilles, c'est une vraie bête sauvage ! (à suivre...)