Résumé de la 4e partie n A la mort de son père, Gilles de Rais, qui n'est encore qu'un enfant, est pris en charge par son grand-père. Le grand-père est un homme avare, mais il ne refuse rien à son petit-fils. En fait, celui-ci n'est pas seulement le seul héritier de Guy de Rais, mais il est aussi son seul héritier depuis que son fils unique a été tué à la guerre. Il lui fait passer tous ses caprices, y compris celui de renvoyer ses précepteurs qui l'ennuient. Pour cela, il l'initie au maniement des armes et à la chasse. Gilles se montre avide de sang et très cruel avec les animaux, qu'il prend un plaisir à faire souffrir. Il n'épargne pas non plus ses petits camarades de jeu, les jeunes paysans ou les enfants des domestiques qu'il rudoie. Ses biographes rapportent qu'un jour, alors qu'il était en train de jouer avec un petit groupe d'enfants de son âge, il jette à terre l'un d'eux. L'enfant se relève et refuse de continuer un jeu où Gilles est toujours le vainqueur. — Je veux rentrer chez moi, dit-il. — Non, tu dois continuer avec moi ! — A quoi bon de jouer à un jeu où tu es le seul à gagner ! — C'est normal que je gagne, répond Gilles, je suis le maître ! Une dernière fois, je t'ordonne de jouer avec moi ! — Je refuse, s'entête l'enfant. Alors, sans hésiter, Gilles dégaine un poignard qu'il porte à la ceinture et frappe son compagnon de jeu à la poitrine. Le jeune garçon s'écroule en poussant un cri. Les autres enfants, effrayés, s'éloignent. Le grand-père de Gilles – qui a suivi toute la scène s'approche. «Il ne voulait pas jouer avec moi», dit Gilles, comme pour se justifier. Mais le grand-père ne lui demande pas de se justifier. Il regarde le petit cadavre et se retourne vers son petit-fils. — Tu l'as tué d'un coup ! toi, tu es fait pour la guerre ! Il ordonne ensuite aux soldats d'emporter le corps. On dira aux parents de la petite victime qu'il s'agit d'un accident et quelques pièces d'or étoufferont en eux toute volonté de protestation. Quant à Gilles, il vient de commencer, à onze ans, sa carrière de criminel. Son grand-père, non seulement ne lui fait aucun reproche, mais il encourage son agressivité. «Ne te laisse jamais faire, lui dit-il, ne laisse pas tes adversaires prendre le pas !» Le jeune garçon l'écoute et lui obéit. Il va même au-delà de ses espérances, en se montrant d'une grande cruauté envers les animaux qui lui servent en quelque sorte de cobayes. Il élève des chiens qu'il affame puis jette contre des bêtes tremblantes. Il se repaît du spectacle des animaux déchirés par les crocs acérés et lui même s'amuse à torturer les bêtes. Il n'a que treize ans quand son grand-père décide de le fiancer. La fiancée n'a que quatre ans, mais elle vient d'hériter d'une immense fortune et si on ne fait pas vite, un autre risque de demander sa main. Gilles accepte – c'est pour lui un moyen d'augmenter sa fortune – mais en réalité, il ne s'intéresse pas au mariage. Il ne s'intéresse pas du tout aux filles, puisque seuls les garçons de son âge l'attirent, et cette tendance, latente depuis son jeune âge, ne cesse de s'affirmer. On ignore si le mariage a été consommé, mais on sait que la malheureuse fiancée est morte peu après, laissant à son jeune époux une grosse fortune. (à suivre...)