Enigme n La première question qui vient à l'esprit est de savoir pourquoi ces projets sont rarement livrés à temps en dépit des engagements écrits des entreprises de réalisation censées avoir pris toutes leurs dispositions pour être aux rendez-vous fixés. Parler de grands projets dans notre pays, c'est forcément évoquer des retards dans le processus de réalisation. Certes, on est loin des 30 ans de retard accusés dans la réception du métro d'Alger, mais les délais de réalisation sont rarement respectés. Selon les responsables de la Caisse nationale d'équipement pour le développement (Cned) qui se sont exprimés récemment en marge de la cérémonie de lancement du guide de management des grands projets d'infrastructures économiques et sociaux, 31 grands projets sont en souffrance. «Nous avons noté des dépassements de délais et des surcoûts sur beaucoup de projets que nous avons eu à contrôler alors qu'ils étaient déjà en chantier», ont-ils expliqué. La première question qui vient à l'esprit est de savoir pourquoi ces projets sont rarement livrés à temps en dépit des engagements écrits des entreprises de réalisation censées avoir pris toutes leurs dispositions pour être aux rendez-vous fixés. Il semblerait que les études relatives aux grands projets qui coûtent les yeux de la tête pourtant, il faut bien le souligner, sont le plus souvent très mal menées. «Elles ne prennent pas en considération plusieurs aspects et évaluent mal les difficultés, d'où la réévaluation des coûts et des délais de réalisation à chaque fois.» Dans certains cas, elles sont même réalisées dans la précipitation. Pour répondre à des demandes pressantes, «les bureaux d'études se retrouvent dans l'obligation de faire vite avec tout ce que cela implique comme erreurs d'appréciation et d'oublis». C'est pour éviter cette lacune que les pouvoirs publics ont songé à mettre en place un guide de management destiné à «mieux suivre, mieux évaluer et mieux contrôler la dépense publique en ce qui concerne les grands projets d'équipement». Ceci étant, tout le monde garde en mémoire ces promesses maintes fois répétées de faire de 2009 l'année de la livraison des grands chantiers que sont l'autoroute Est-Ouest, le métro et le tramway d'Alger, entre autres. Malheureusement, ces engagements n'ont pas été tenus au grand dam de la population. Aujourd'hui, les officiels, conscients certainement de la difficulté de livrer un projet d'envergure dans les délais, évitent carrément de fixer des échéances. Ce fut le cas récemment du ministre des Transports. Interrogé sur la date de livraison du tramway d'Alger, Ammar Tou a répondu en ces termes : «Je ne donne pas une date de mise en service, mais j'imagine que la réception se fera probablement vers la fin de l'année 2010.» Comme quoi dans le doute, il vaut mieux s'abstenir !