Situation n La plupart sont partis à cause de l'absence de motivations et d'avantages sociaux, à l'exemple d'une rémunération digne de leur rang social et de leurs compétences. Selon les dernières statistiques fournies par le Conseil national de l'ordre des médecins, le nombre de médecins algériens exerçant en France est passé de 3 000 à 5 000 au cours des deux dernières années seulement ; période durant laquelle 2 000 médecins ont regagné l'Hexagone. Ces départs massifs de nos médecins à la recherche de meilleures conditions de vie ont des retombées désastreuses sur le Trésor public, puisque leur formation nécessite des investissements énormes de la part de l'Etat, sans qu'il puisse, en contrepartie, bénéficier de leurs compétences. Le président du Conseil national de l'ordre des médecins, Bekat Berkani, a estimé récemment que les médecins qui ont quitté le pays pour aller s'installer à l'étranger sont les meilleurs dans leurs spécialités, puisque les pays occidentaux n'acceptent que les bons médecins. Le phénomène de la «fuite» de médecins algériens, a-t-il ajouté, a atteint des niveaux alarmants, surtout quand on sait que plusieurs autres, en cours de formation, se préparent, eux aussi, à rejoindre leurs compatriotes déjà installés à l'étranger. Selon M. Bekat, la France reste la première destination de nos médecins, suivie du Canada, et d'autres pays, à l'instar des Etats-Unis, de la Suisse, de la Belgique... Il a estimé qu'il s'agit là d'un sabotage organisé contre notre médecine. Mais la responsabilité des pouvoirs publics dans ce malaise est grande. Car ceux-ci, et malgré l'ampleur du phénomène, restent indifférents. Ces médecins qui quittent l'Algérie l'ont fait pour diverses raisons. La plupart sont partis à cause de l'absence de motivations et d'avantages sociaux, à l'exemple d'une rémunération digne de leur rang social et de leurs compétences. C'est d'ailleurs, la raison principale qui pousse leurs syndicats à mener des mouvements de grève, comme c'est le cas actuellement, et ce, depuis plusieurs semaines. Le système salarial également est loin d'être motivant pour de nombreux médecins exerçant dans le secteur public. Si l'on compare les salaires de médecins algériens et ceux perçus par leurs homologues tunisiens et marocains, on constatera que ceux de nos médecins sont nettement inférieurs. Cela se passe au moment où on signale la signature de contrats avec des médecins étrangers, notamment des cubains, chargés d'effectuer des interventions chirurgicales contre des sommes faramineuses, alors que nos compétences sont «bradées» pour d'autres pays.