Echec n La droite du Président français Nicolas Sarkozy a subi un cinglant revers hier, dimanche, au premier tour des élections régionales face à l'opposition socialiste et écologiste. Selon les derniers calculs, le Parti socialiste devance l'UMP de plus de trois points, avec 29,5% des suffrages contre 26,2%. Alors que les ténors de la majorité refusent d'évoquer un vote sanction, la gauche évoque une «raclée» pour l'UMP et appelle à l'unité au second tour pour réaliser le grand chelem. En effet, le PS pourra compter sur les suffrages des écologistes (12,3 à 13,1%) et de la gauche radicale (autour de 6%), face à une droite sans réserve de voix. La gauche, qui, depuis 2004, dirige 24 des 26 régions françaises (outre-mer compris), espère ainsi être en mesure de réaliser le «grand coup» et de gagner dans les seules régions qui lui échappent encore - la Corse et l'Alsace -, moyen pour elle de regagner en crédibilité face à une droite victime de l'impopularité de Nicolas Sarkozy. «Les Français disent (à la majorité) : nous ne voulons plus de cette politique injuste et inefficace, nous ne voulons plus de cette politique qui casse ce que la France aime le plus en elle, son modèle social, l'égalité la fraternité», a déclaré la patronne du PS, Martine Aubry, demandant aux électeurs de gauche d'«amplifier» le mouvement au second tour. Ce premier tour a été marqué par une abstention record supérieure à 52%. «La faible participation ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin. Contrairement aux pronostics, rien n'est joué pour le second tour, tout reste ouvert», a, toutefois, estimé le Premier ministre, François Fillon. Au premier tour des dernières régionales en 2004, elle avait été de 39,16%. Ce scrutin, au cours duquel 44,2 millions d'électeurs doivent élire les conseillers qui composeront les assemblées des régions, a révélé également une nette remontée du parti d'extrême droite du Front national, dirigé par Jean-Marie Le Pen, qui réalise un score supérieur à 11%, bien au-dessus des résultats obtenus aux dernières consultations législatives et européenne. Toutefois, les provocations du chef du FN n'ont pas manqué au rendez-vous. Dès les résultats connus, M. Le Pen est apparu à la télévision en brandissant une affiche de campagne interdite par la justice et qui appelait à dire «non à l'islamisme». Ces affiches représentent une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France, recouverte du drapeau algérien, sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles. Selon la justice, elle constituait «un trouble manifestement illicite à l'ordre public». Ce premier tour apparaît comme le vote sanction attendu par les politologues à l'encontre du Président Nicolas Sarkozy, à mi-parcours de son mandat. Il s'agit des dernières élections intermédiaires avant la prochaine présidentielle de 2012.