Condition n Pour un passage facile de l'ancien système comptable au nouveau, les professionnels de la comptabilité insistent sur la formation. Le Nouveau système comptable et financier (Nscf), entré en vigueur en janvier 2010, exige un effort «indéniable» pour sa mise en place et une formation aux normes comptables internationales, jugée actuellement «insuffisante» a indiqué Mohamed Hamdi, président du Conseil national des experts comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés, lors d'une conférence de presse. «La formation constitue, à notre avis, la clé pour la réussite de la mise en application du dispositif. On ne peut atteindre une destination sans connaître le terrain et ses contours. La connaissance du terrain nous permet par la suite d'arrêter les moyens à utiliser (moyens de déplacement ou de transport). Ces moyens se feront en fonction des ressources matérielles dont nous disposons», a-t-il affirmé. M. Hamdi a indiqué que les besoins en formation pour le secteur économique s'élèvent à 564 000 utilisateurs et peuvent atteindre les 600 000 en incluant les besoins des administrations et des institutions, alors que les utilisateurs formés ne dépassent pas les 85 000 professionnels toutes catégories confondues. «On considère que le besoin minimum est estimé à 600 000», a-t-il souligné. Le président du Conseil national des experts comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés n'a pas manqué de préciser que la profession comptable a joué un rôle central en matière de formation. Elle a contribué à la formation des formateurs, à la formation des comptables, mais aussi des destinataires de ce nouveau système comptable. Vu la grande importance accordée à la formation pour un passage aisé au nouveau système, un sous-comité de formation a été créé. Par ailleurs, le constat d'insuffisance en matière de formation n'a pas fait l'unanimité puisque le Conseil national de comptabilité (CNC), représenté par son secrétaire général, Abdelkader Benterki, a soutenu que les besoins chiffrés ne sont pas maîtrisés avec exactitude. Citant un sondage mené auprès des entreprises avec la collaboration de l'Office national des statistiques, M. Benterki, a indiqué qu'il a donné lieu à des «résultats optimistes» en matière d'aptitude des entreprises à passer au Nscf. Selon cette enquête, 77% des entreprises sondées ont affirmé avoir fait le nécessaire en matière de formation, 97% ont répondu avoir entamé la formation alors que la moitié s'est dit prête à basculer de l'ancien système au nouveau. «2010 sera l'année de l'apprentissage», a soutenu toutefois ce professionnel, qui intervenait lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Il s'est dit «optimiste d'atteindre un seuil d'application appréciable de ce système dans deux ans». Le secrétaire général du Conseil national de comptabilité a rappelé que la formation a débuté en 2007. En outre, il a indiqué qu'une école supérieure de comptabilité sera lancée prochainement. «Des formations plus approfondies seront assurées au sein des universités», a-t-il fait savoir.