Avance n Selon des résultats basés sur le dépouillement de plus de 60% des bulletins au niveau national, celui-ci mène dans sept provinces alors que son rival, Iyad Allawi, est en tête dans cinq. Mais le Premier ministre, Nouri Al-Maliki, a fait un grand chemin vers la victoire puisqu'il a remporté deux des provinces qui comportent le plus grand nombre de sièges, à savoir Bagdad (70) et Bassora (24). Celui-ci, semblait assuré hier, lundi, de remporter les législatives après avoir consolidé son avance dans la province-clé de Bagdad. Selon des résultats publiés après le dépouillement de 60% des bulletins de vote dans la capitale, la liste de l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M. Maliki arrive en tête devant l'ancien chef de gouvernement laïque M. Allawi. Une coalition de partis religieux chiites -l'Alliance nationale irakienne (ANI)- arrive en troisième position. Lors d'un scrutin qui intervient à moins de six mois du retrait d'Irak des troupes de combat américaines et à moins de deux ans du désengagement total des Etats-Unis, il a réalisé un très bon score dans les provinces chiites du sud. A Bassora, il a écrasé ses adversaires chiites avec près de 100 000 voix d'avance. Avec ses résultats, les électeurs semblent avoir préféré la continuité en votant pour le dirigeant qui se targue d'avoir rétabli la sécurité dans le pays dont il a pris les rênes au pire moment des violences communautaires. M. Maliki est également en passe de gagner son pari de s'être lancé seul dans ces élections après avoir brisé la sacro-sainte alliance chiite. Une victoire de M. Maliki au nombre de sièges ne signifierait toutefois pas qu'il deviendra le futur Premier ministre. Avec une majorité absolue impossible à arracher pour une liste seule, il devra composer avec les autres groupes politiques pour former une coalition. Les listes concurrentes ne semblent toutefois pas prêtes à lui concéder le poste de Premier ministre et ont déjà entamé des discussions pour former le gouvernement sans lui. M. Allawi s'est lancé dans des tractations avec les deux grands partis kurdes, qui ont remporté les trois provinces de la région autonome du Kurdistan, ainsi que le Conseil suprême islamique en Irak (CSII), une composante de l'alliance religieuse chiite. «Des négociations sont en cours avec les Kurdes et le CSII (...) mais aucun accord n'a été encore trouvé», a affirmé Intissar Allawi, une candidate proche de M. Allawi. «Les discussions sont bonnes et positives.» M. Maliki n'a en tout cas pas l'intention d'abandonner son poste facilement. «La candidature de M. Maliki représente une revendication constitutionnelle, populaire et nationale car il a obtenu le plus de voix», a dit samedi Abbas Al-Bayati, candidat sur la liste du Premier ministre.