Revendication n Les pharmaciens d'officine appellent les pouvoirs publics à trouver une solution pour la problématique des marges bénéficiaires sur les médicaments. Les marges actuelles sont jugées très basses par l'ensemble des pharmaciens. Selon un responsable du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), qui a pris part à une conférence de presse tenue, hier, en marge du premier Salon international du médicament générique aux Pins Maritimes, les pouvoirs publics continuent de travailler sur la base d'un décret remontant à 1998. Selon ce même responsable, le Snapo avait rejeté les deux projets de décret de 2006 et de 2008 concernant les marges bénéficiaires. Le premier projet (2006) proposait un forfait de 200 DA pour tous les produits de plus de 500 DA, alors que le deuxième (mai 2008), proposait une marge de 17% pour tous les produits de plus de 600 DA. Le Snapo avait, à chaque fois, rejeté les deux projets, car il estime qu'ils ne répondent pas aux attentes des pharmaciens, mais aussi parce qu'aucun des deux projets ne contenait de mesures d'encouragement du générique. Selon plusieurs pharmaciens qui ont pris part hier à cette conférence, les marges pratiquées actuellement sont loin de leurs aspirations et rendent de plus en plus de difficile l'exercice de cette profession. Ils estiment qu'il est temps pour les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, de revoir ces marges. «Nous pensons que la politique du générique ne réussira pas sans le pharmacien, car son rôle est incontournable», a indiqué un représentant du Snapo. «Il faut que le pharmacien soit impliqué mais surtout intéressé, et il faudrait que cette orientation vers le générique se répercute de manière positive et directe sur l'économie et la rentabilité de l'officine», a-t-il ajouté. Il faut souligner qu'une proposition de décret a été faite depuis quelques jours. Selon certaines indiscrétions, ce projet ne fait pas l'unanimité au sein du Snapo. Les pouvoirs publics encouragent l'utilisation des génériques pour diminuer la dépendance vis-à-vis des produits importés qui coûtent trop cher et afin d'encourager la production nationale. Les pharmaciens algériens ont le droit de substitution d'un médicament princeps par un autre générique. Ce droit a été reconnu officiellement au pharmacien algérien dès 1992. Il faut préciser toutefois que le pharmacien a le droit de substituer une spécialité pharmaceutique par une autre essentiellement similaire, et ne peut en changer ni la forme ni le dosage. Les pharmaciens ont, depuis longtemps, demandé l'élaboration d'une liste des médicaments génériques et une autre des médicaments princeps pour éviter toute confusion entre les deux séries de produits. Ainsi, en 2005, le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a répondu favorablement à cette revendication des pharmaciens d'officine, et a élaboré un répertoire des médicaments génériques qui est actualisé chaque année.