Ce parcours fait, El-Houari s'enfonce dans le désert où il va vivre un certain temps en ermite. Il n'y a rien de mieux que le désert pour découvrir la grandeur de Dieu et trouver la sérénité de l'âme. Il jeûne, prie pendant une bonne partie de la nuit, se nourrissant de plantes et de racines, buvant l'eau entreposée dans l'anfractuosité des roches. Il découvre que même dans ces immensités désolées, Dieu dispense à celui qui croit en lui sa pitance. «Bénis sois-tu, toi qui n'oublies aucune de Tes créatures, je T'adore et je Te rends grâce, je me soumets à Toi !» Le désert, qui paraît si vide, grouille en réalité de vie. Une multitude d'animaux vit dans le sable ou dans les buissons poussant çà et là, au bord du lit des oueds la plupart du temps à sec. Il y a des centaines d'insectes, des coléoptères, des petits mammifères et bien d'autres créatures, les unes visibles, les autres cachées comme les serpents. Les plus dangereux sont les scorpions et les reptiles dont les piqûres ou les morsures sont mortelles. Ils se cachent dans le sable, guettant une proie : et quand celles-ci passent à leur proximité, ils se jettent sur elle, la piquent et la dévorent. De nombreux voyageurs surpris par ces bêtes perfides, ont perdu la vie.