Résumé de la 2e partie Pour se venger du roi, le soldat fait amener par le génie, chaque soir, la princesse qui lui sert de servante l?espace de quelques heures. Au matin, le roi envoya ses gardes pour qu'ils suivent les traces ; mais c'était peine perdue ! Dans toutes les rues, des enfants pauvres étaient assis et mangeaient les petits pois en disant : «Cette nuit, il a plu des petits pois.» «Nous devrons trouver autre chose», se dit le roi. Il s'adressa à la princesse : «Garde tes souliers lorsque tu iras te coucher. Et avant que tu ne reviennes de là-bas, caches-en un ; j'arriverai bien à le retrouver.» Le génie découvrit le pot aux roses, et le soir, lorsque le soldat lui ordonna d'aller chercher la princesse, il lui raconta tout. Il lui expliqua que contre une telle ruse, il ne connaissait pas de parade, et que si l'on retrouvait le soulier chez lui, cela pourrait tourner mal. «Fais ce que je t'ai dit», répliqua le soldat. La princesse dut encore faire la servante pour une troisième nuit. Mais avant qu'on ne la ramène chez elle, elle cacha un soulier sous le lit. Le lendemain matin, le roi fit rechercher le soulier de sa fille dans toute la ville ; il fut retrouvé chez le soldat. Celui-ci, avec l'aide des gens de la rue, avait déjà fui jusques aux portes de la ville. Il fut bientôt arrêté et jeté en prison. Dans sa fuite, le soldat avait oublié d'emporter ce qu'il avait de plus précieux : la lampe bleue et son or. Il ne lui restait qu'un écu dans sa poche.Tandis qu'il se tenait à la fenêtre de sa prison, le soldat vit un de ses amis qui passait dehors. Il frappa à la fenêtre pour le faire s'approcher et lui dit : «Sois bon et rapporte-moi le balluchon que j'ai laissé à l'auberge ; pour cela, je te donnerai un écu.» L'ami partit, puis ramena ce que le soldat lui avait demandé. Aussitôt seul, le soldat alluma sa pipe et fit apparaître le génie. «Sois sans crainte, dit le génie à son maître, va là où ils t'emmèneront, laisse faire les choses. Et n'oublie pas d'apporter la lampe bleue.» Le jour suivant, on tint un procès contre le soldat, et bien qu'il n'eût rien fait de bien méchant, le juge le condamna à mort. Alors qu'on l'amenait dehors, le soldat demanda au roi une dernière faveur. «Quelle est-elle ?, demanda le roi. ? J'aimerais pouvoir fumer ma pipe sur le chemin de la potence. ? Tu peux la fumer, répondit le roi. Et trois fois plutôt qu'une. Mais ne va surtout pas croire que je te laisserai la vie sauve.» Alors le soldat sortit sa pipe et l'alluma à l'aide de la lampe bleue. Et à peine deux ronds de fumée s'étaient-ils envolés que, déjà, le génie se tenait là, un gourdin à la main. Il dit : «Que désires-tu, mon maître ? ? Donne une bonne raclée au juge de mauvaise foi et à ses sbires. Et n'épargne pas le roi ; il m'a fait tellement de torts.» Le génie partit comme l'éclair, et pif, et paf, il frappa çà et là. Et tous ceux qu'il frappait de son gourdin s'effondraient immédiatement sur le sol et n'osaient plus bouger. Le roi, tout effrayé, se mit à supplier qu'on l'épargnât. Pour qu'on lui laisse la vie sauve, il céda tout son royaume au soldat et lui donna en mariage sa fille, la princesse.