Résumé de la 15e partie n La nouvelle victime, Annie Chapman, vivait dans la rue, séparée de son mari. Elle était alcoolique et se prostituait pour acheter son alcool. Le corps a été découvert peu après 6 heures du matin. Or, d'après un témoignage, Annie a été vue dans la rue vers 5 heures 30 : en une demi-heure, au plus, le meurtrier a pu tuer la femme, lui enlever ses organes et disparaître ! Le vol ne semble pas avoir été le mobile du crime. Cependant, des marques bleues sur les doigts de la victime indiquent qu'on lui a arraché des bagues. Elle en portait effectivement, mais ses amies affirment qu'il s'agissait de bijoux de pacotille. L'assassin croyait peut-être qu'il s'agissait d'objets en or, à moins qu'il ne les ait prises pour un autre usage. L'enquête sur le meurtre d'Annie Chapman est confiée à l'inspecteur Joseph Chandler, qui est aussitôt mis en contact avec l'inspecteur Abberline qui enquête, lui, sur le meurtre de Mary Ann Nichols. Ils relèvent de juridictions différentes, mais dans l'esprit des responsables anglais, les deux meurtres sont liés. Quelques indices, trouvés sur les lieux du meurtre, ont des explications. Ainsi, le tablier de cuir appartient à un résident de la rue, l'enveloppe portant la mention «Sussex Régiment» se vend dans tous les bureaux de poste et, la veille, quelqu'un a vu à l'asile où elle dormait parfois, Annie y glisser des pilules qu'elle prenait : elle avait cassé le flacon qui les contenait. Un témoin passé par Hanbury Street, entre 4h 45 et 4h 50 affirme n'y avoir vu aucun corps, un autre se rappelle avoir entendu, de sa chambre, des voix, puis, perçu vers 5h 30, comme le bruit d'une chute. Enfin, une femme qui se rendait au marché de Spitalfields tout proche, a vu, vers 5h 20, près de la maison où le meurtre a été commis, un homme et une femme discuter. Elle a identifié Ann, mais elle n'a pas pu identifier l'homme qui était de dos. Ces trois témoignages se recoupent et indiquent que la victime a été tuée vers 5h 30. or, le docteur Philips, qui travaille avec la police, a estimé, lui, l'heure du meurtre à 4h 30. On décide donc de faire confiance au médecin et d'ignorer les témoignages ! Que fait la police ? Scotland Yard est violemment pris à partie par la presse londonienne : un dangereux criminel, sans doute détraqué sexuel, sévit dans les quartiers populaires et la police n'a encore trouvé aucune piste. Le meurtrier, surnommé «Tablier de cuir», par référence au tablier retrouvé devant le corps de Annie Chapman, encouragé par l'inertie des pouvoirs publics, assuré de l'impunité, ne tardera pas à frapper de nouveau. Le gouvernement est critiqué : pourquoi n'offre-t-il pas de récompense pour l'arrestation du criminel ? en fait, si Scotland Yard n'utilise pas ce moyen, c'est parce que la centrale de police l'a fait auparavant et qu'elle a été prise d'assaut par des «témoins» qui venaient livrer des «meurtriers» ! Cette fois-ci encore, et bien qu'aucune récompense n'ait été proposée, les délations vont bon train. Les membres de la communauté juive, très forte en cette fin de XIXe siècle à Londres, sont soupçonnés. Des commerçants juifs sont même agressés, et leurs coreligionnaires doivent monter un comité de vigilance dans le quartier, pour prévenir de nouveaux meurtres. Des Anglais les rejoignent plus tard. Les prostituées prennent peur et ne sortent plus. Mais comme leur travail se déroule la nuit et que c'est leur gagne-pain, elles retournent vite à leurs habitudes. (à suivre...)