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Absence de contrôle
Publié dans Info Soir le 28 - 03 - 2010

Risques n Malgré tous les bienfaits de ces plantes médicinales, il reste que la médecine traditionnelle n'est aujourd'hui soumise à aucun contrôle.
A ce propos, Abdelhamid Boukehnoune, directeur général de contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, cité par l'APS, explique que la vente d'herbes médicinales est juridiquement «une activité commerciale normale qui relève du code d'activité, et n'est soumise à aucune licence, mais la pratique du traitement et de la conversion de ces magasins en cliniques médicales n'est pas autorisée légalement». Toujours dans le même contexte, le Dr Mohamed Bekat Berkani, président du Conseil de l'ordre des médecins algériens, cité également par l'APS, a expliqué que certaines de ces plantes, même si elles sont d'extraction naturelle, peuvent représenter un réel danger pour le patient car pouvant contenir des composants toxiques inconnus et par le vendeur et par le patient. En outre, ce qui représente un danger est le fait que des magasins, qui vendent ces plantes médicinales, sont gérés par des personnes totalement étrangères à la profession, ne possédant aucune qualification ou formation qui les autoriserait à l'exercer, donc non seulement ils vendent ces plantes médicinales mais ils procèdent surtout à des mélanges hasardeux.
Par ailleurs, il faut également souligner que les utilisateurs inconditionnels de ces plantes médicinales encourent beaucoup plus de dangers lorsqu'ils ont affaire à des charlatans n'ayant pas de connaissances scientifiques de base, prescrivant tout et n'importe quoi. Ceux-ci proposent toutes sortes de plantes, notamment dans les marchés.
Ces charlatans viennent de différents horizons et investissent ces lieux pour vendre des produits douteux. Munis d'un haut-parleur, ils font tout pour épater l'auditoire en se référant à des versets coraniques, des hadiths, des maximes… Certains de ces charlatans vont encore plus loin en étalant leurs «médicaments» devant les pharmacies. Ils font tout pour convaincre leurs clients que le «médicament» qu'ils proposent est efficace car il ne contient pas de produits chimiques et n'a pas d'effets secondaires. Il faut dire que ces méthodes attirent de plus en plus de personnes, notamment des vieux. L'utilisation des plantes médicinales doit répondre à des normes et à des dosages exacts, expliquent les thérapeutes.
Certaines plantes médicinales peuvent être toxiques et d'autres peuvent être nocives en interaction avec d'autres plantes, médicaments ou des suppléments et souvent avec effet retardé. Par ailleurs, il faut noter qu'en 2002, l'Organisation mondiale de la santé a mis en place une stratégie globale en matière de médecine traditionnelle. Elle a pour but d'aider les pays à élaborer des politiques nationales d'évaluation et de réglementation des pratiques de la médecine traditionnelle, de développer la base factuelle sur l'innocuité, l'efficacité et la qualité des produits et pratiques de la médecine traditionnelle, mais aussi de veiller à ce que la médecine traditionnelle, y compris le recours aux médicaments essentiels à base de plantes, soient disponibles et abordables.


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